Journée mondiale du rein : le dépistage, un enjeu majeur

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Publié le 14/03/2019
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Crédit photo : S. Toubon

Dans le monde, plus d'un adulte sur dix est concerné par une affection rénale, rappelle la Fondation du rein en marge de la journée mondiale du rein qui a lieu ce jeudi 14 mars. Le thème de cette nouvelle édition, « Des reins en bonne santé, pour tous, partout », est le reflet des enjeux liés au dépistage, à la prévention et aux traitements.

L'importance de la prévention primaire et secondaire

« La prévention primaire dans les populations à risque est un enjeu majeur, car des personnes passent à travers les mailles du filet », indique au « Quotidien » le Pr Christian Combe, néphrologue au CHU de Bordeaux et président de la Fondation du rein. Chez les personnes présentant un ou plusieurs facteurs de risque (hypertension artérielle, diabète…), un dépistage annuel doit être proposé. Il repose sur une prise de sang et une analyse urinaire. En dehors des personnes à risque, les travailleurs sont normalement dépistés par la médecine du travail via un test de bandelettes urinaires.

« En cas de maladie rénale chronique, l'évolution de la maladie peut être grandement améliorée par la prévention secondaire, en agissant notamment sur le tabagisme, l'activité physique et le poids, souligne le Pr Combe. Il existe aussi des interventions spécifiques à la maladie en cause, les maladies rénales recouvrant des pathologies aux mécanismes très variés ».

Une nouvelle tarification attendue pour juillet

De fait, les patients requièrent une prise en charge globale, faisant intervenir médecin, infirmier d'éducation thérapeutique, diététicien, psychologue… « À compter de juillet 2019, un forfait de prise en charge de la maladie rénale chronique va être mis en place et intégrera l'intervention de ces différents professionnels. Mais le niveau du forfait sera-t-il à la hauteur des enjeux ? », s'interroge le néphrologue, qui précise toutefois que ce dispositif va dans le bon sens. Les modalités de ce forfait sont en cours de discussion.

En termes de prise en charge, la Dr Brigitte Lantz, néphrologue à l'hôpital Necker de Paris et secrétaire générale de la Fondation du rein, regrette que nombre de patients soient orientés trop tardivement vers un néphrologue par leur médecin traitant ou un autre spécialiste, alors qu'une prise en charge précoce est essentielle pour cette maladie qui peut rester longtemps silencieuse.

Favoriser les greffes préemptives

« Concernant l'accès à la transplantation, il reste d'importants progrès à faire, estime le Pr Combe. Moins de 20 % des patients de moins de 60 ans sont inscrits sur la liste d'attente pour une greffe. C'est très peu, alors que la greffe préemptive, c'est-à-dire sans passer par la dialyse, si possible avec donneur vivant, est celle qui permet d'obtenir les meilleurs résultats. Elle ne concerne que 5 % des patients en France ». Le néphrologue évoque notamment des variations de pratique d'une région à l'autre. « J'espère que la nouvelle tarification favorisera les bonnes pratiques », ajoute-t-il. Un des objectifs de la journée mondiale du rein est également de sensibiliser à l'importance du don de rein, rappelle la Dr Lantz.

« Il existe également des différences majeures d'une région à l'autre en termes d'accès à la dialyse », relève le Pr Combe, qui appelle notamment à favoriser les techniques hors centre pour réduire les inégalités.

En marge de la journée mondiale du rein, la Fondation du rein et l'Alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé (AVIESAN) ont organisé un colloque le 13 mars. Ces deux événements surviennent dans le cadre de la semaine nationale du rein organisée par France Rein qui se déroule du 9 au 16 mars. Pour l'occasion, des lieux de dépistage gratuits sont mis en place dans toute la France.


Source : lequotidiendumedecin.fr