Ce sont 700 personnes dialysées qui se voient mises en danger par la situation de crise en Nouvelle-Calédonie. L’association de patients malades du rein Renaloo interpelle le gouvernement dans un plaidoyer et demande la mise en place d’un plan d’action d’urgence pour sauver les patients concernés. Le courrier signé par la présidente Nathalie Mesny est adressé ce 21 mai au président de la République, au Premier ministre, au gouvernement de la Nouvelle-Calédonie et au haut-commissaire de la République.
Leur accès aux soins est actuellement interrompu. « Les structures de dialyse sont inaccessibles, saccagées, les livraisons sont rendues impossibles, y compris pour les patients dialysés à domicile », rapporte le communiqué de l’association. Les patients sont encouragés à solliciter le Samu pour une prise en charge urgente, mais les urgences sont fortement perturbées et ne peuvent soutenir le flux de demandes. Cette situation de privation de soins est critique pour les patients dialysés qui représentent une population particulièrement vulnérable.
Nous ne pouvons accepter que rien ne soit fait pour préserver les patients dialysés, et pour les sauver d’une mort atroce et certaine en cas d’inaction
Nathalie Mesny, présidente de Renaloo
Alors que la dialyse doit être suivie à raison de trois séances par semaine d’une durée de quatre heures minimum, « tout retard, toute interruption, toute diminution de la durée du traitement les met en grave danger immédiat », insiste Renaloo, rappelant que le décès survient en moyenne dans les cinq à sept jours suivant l’interruption. De plus, les patients dialysés en Nouvelle-Calédonie sont en majorité diabétiques, ce qui les rend d’autant plus sensibles à l’accumulation de potassium dans le sang. « Nous ne pouvons accepter que rien ne soit fait pour préserver les patients dialysés, et pour les sauver d’une mort atroce et certaine en cas d’inaction », lit-on.
Dans cette situation précaire et urgente, Renaloo alerte sur de potentiels décès déjà survenus depuis le début de la crise. Les personnels de l’Association pour le traitement de l'insuffisance rénale (Atir), du CHT Gaston-Bourret et de l’Unité de néphrologie en Nouvelle-Calédonie (U2NC) ont déjà alerté sur leur sentiment d’impuissance. L’association exhorte le gouvernement à mettre en œuvre, en lien avec les professionnels de santé et les associations de patients, à expertiser les solutions envisageables et organiser une réponse sanitaire d’ampleur, prioritaire et « à la hauteur des enjeux vitaux en cause ». Elle évoque notamment la mise en place d’un site unique centralisé, approvisionné prioritairement et l’évacuation sanitaire de patients vers des pays capables de les prendre en charge le temps que la situation se résolve.
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