La NASH, ce n’est pas que l’affaire des hépatologues !

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Publié le 08/07/2019
stéatose hépatique

stéatose hépatique
Crédit photo : PHANIE

A l'occasion de la 5e édition du Paris Nash Meeting lui se tiendra les 11 et 12 juillet à l’Institut Pasteur à Paris, en partenariat avec l’AFEF (Société française d’hépatologie) et la SFD (Société francophone du diabète), le Pr  Lawrence Serfaty (hôpital de Hautepierre, Strasbourg), rappelle l'importance de dépister la NASH, une maladie hépatique de cause métabolique émergente.

La recrudescence du nombre de patients atteints de NASH, ou stéatose hépatique non alcoolique, est directement corrélée à la prévalence en augmentation de l’obésité et du diabète. La NASH concerne 79,1 % des obèses et 62,4 % des diabétiques. En France, dans la cohorte Constance, la prévalence de la stéatose métabolique est de 18,2 % dans la population adulte française, soit 7,83 millions de personnes dont 2,6 % avec une maladie avancée, soit plus de 200 000 personnes à haut risque de développer une cirrhose et/ou un cancer du foie.

Identifier la population à risque

Le CHU de Strasbourg a mis en place depuis un an un dépistage systématique des patients à risque, basé sur un test simple nommé FIB-4 (FIBROSIS-4). Il est calculé à l’aide de la formule prenant en compte l’âge, les transaminases et le nombre de plaquettes : FIB-4 = (âge x ASAT) / (plaquettes x √[ALAT]).

« Face à des patients obèses ou diabétiques, tous les médecins devraient systématiser le dépistage. Ce test est simple, non invasif, fiable. Lorsque le score est > 1,3, il existe un risque significatif de NASH et le patient devrait être adressé en consultation chez un hépatologue. Des calculateurs sont disponibles sur de nombreux sites Internet », a expliqué le Pr Lawrence Serfaty (hôpital de Hautepierre, Strasbourg).

Un rappel nécessaire des bonnes règles diététiques

L’occasion sans aucun doute de rappeler que le traitement de la NASH repose essentiellement sur les règles hygiéno-diététiques car aucun agent pharmacologique n’a été approuvé dans cette indication. Plusieurs études ont clairement indiqué que la perte de poids, par régime ou chirurgie bariatrique, permettait de faire disparaître les lésions de NASH et d’améliorer la fibrose, voire de faire régresser la cirrhose. Cependant, un régime efficace est suivi chez moins de 10 % des patients et la chirurgie bariatrique reste réservée à un petit sous-groupe de sujets obèses morbides.

Dans ce contexte, un grand nombre de nouvelles molécules pour le traitement de la NASH sont actuellement en cours de développement clinique. Leurs cibles thérapeutiques sont multiples : métabolique, antioxydante, anti-inflammatoire et/ou anti-fibrosante. « Une cinquantaine de nouvelles molécules sont en cours d’évaluation dans le traitement de la NASH dans le cadre de plus de 200 essais thérapeutiques à travers le monde, a affirmé l’hépatologue. Parmi les molécules les plus avancées en termes de développement, quatre sont évaluées dans le cadre d’essais de phase 3 : l’acide obéticholique (acide biliaire primaire de synthèse déjà utilisé dans la cholangite biliaire primitive), l’élafibranor (agoniste des PPAR), le selonsertib (inhibiteur de l’enzyme ASK1, premiers résultats décevants) et le cenicriviroc (inhibiteur de CCR2/CCR5). »

5e édition du Paris Nash Meeting les 11 et 12 juillet à l’Institut Pasteur à Paris, en partenariat avec l’AFEF (Société française d’hépatologie) et la SFD (Société francophone du diabète).


Source : lequotidiendumedecin.fr