La perte de poids pourrait être bénéfique

L’obésité, facteur de risque de lymphœdème des membres inférieurs

Publié le 31/05/2012
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LE LYMPHŒDÈME primaire est rare (1,2 cas pour 100 000 personnes de moins de 20 ans) ; le lymphœdème secondaire, plus fréquent, fait suite à une lésion type infection ou irradiation ou à l’ablation des ganglions ou des vaisseaux lymphatiques.

Une équipe de Boston rapporte les observations de 15 patients obèses (IMC› 30) présentant un gonflement bilatéral des jambes ; 12 étaient des femmes ; l’IMC moyen était de 51,4 (de 30,7 à 88,1). Aucun n’avait d’antécédent de lymphœdème primitif, de lymphadénectomie inguinale, d’irradiation ou d’ulcération des extrémités. Tous les patients ont eu une lymphoscintigraphie, examen qui a une spécificité de 100 % et une sensibilité de 92 %. L’examen s’est révélé anormal chez 5 des 15 patients et normal chez les 10 autres. L’IMC moyen des patients avec lymphœdème était de 70,1 (de 59,7 à 88,1) alors que celui des patients sans lymphœdème était de 42 (30,7 à 53,3). Tous les patients avec un IMC supérieur à 59 avaient un lymphœdème alors que tous ceux qui avaient un IMC de moins de 54 n’en avaient pas.

« Nos résultats suggèrent que l’obésité (...) peut constituer une cause de lymphœdème des membres inférieurs, indiquent les auteurs. À mesure que l’IMC s’accroît, il pourrait y avoir un seuil au-delà duquel le flux lymphatique est perturbé. »

Avec l’accroissement du tissu adipeux dans les extrémités, les lymphatiques peuvent devenir dysfonctionnels (par compression ou inflammation), réduisant ainsi le flux lymphatique proximal. Alternativement, une élévation de production de lymphe par un gros membre pourrait dépasser les capacités d’un système lymphatique normal. Les auteurs estiment qu’une perte de poids majeure pourrait faire régresser une insuffisance lymphatique chez les patients obèses.

 Dr E. DE V.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9134