Les sujets âgés voient moins bien à leur domicile

Comment se fait-il que les sujets âgés se plaignent souvent de difficultés visuelles plus importantes que ne le laisserait présager l’acuité visuelle mesurée chez l’ophtalmologue ? Pas de syndrome dépressif masqué à cela, la faute en reviendrait à la mauvaise qualité de l’éclairage du domicile, selon une petite étude américaine menée à Saint-Louis. De plus, le phénomène correspond à une réalité objective, l’acuité visuelle est effectivement moins bonne au domicile des sujets âgés.

C’est ce qu’ont constaté les chercheurs de la Washington University chez des sujets âgés de 55 à 90 ans, qui avaient été suivis régulièrement sur le plan ophtalmologique, à la fois à domicile et en cabinet, entre 2005 et 2009 dans le cadre d’une étude sur le glaucome. Parmi eux, 129 étaient atteints de la maladie oculaire et 49 indemnes.

Vision de près et de loin

L’ensemble des tests de vision étaient meilleurs au centre médical par rapport au domicile. Les sujets ayant un glaucome lisaient au moins 2 lignes de plus, et 39 % de ceux ayant une forme avancée en lisaient au moins 3 de plus. Les performances étaient meilleures en cabinet également pour la vision de près et la sensibilité au contraste en lumière vive. L’éclairage s’est avéré être le facteur le plus important, puisqu’il était de qualité insuffisante chez plus de 85 % des participants.

« La vision de près et de loin, la sensibilité au contraste et celle en lumière vive est meilleure en cabinet qu’à domicile chez les personnes âgées avec ou sans glaucome, concluent les auteurs. Cette distorsion peut être due en partie à un mauvais éclairage. Ce qui permettra de dissiper l’incompréhension des praticiens face aux difficultés visuelles dont fait état le patient et leur examen clinique. »

JAMA Ophthalmol, publié en ligne le 21 novembre 2013