Dépistage et prévention du glaucome et de la DMLA

L’œil est lui aussi victime de l’âge

Publié le 16/11/2010
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LES MODIFICATIONS de l’œil liées au vieillissement peuvent se rencontrer dans toutes les régions anatomiques de l’œil :

- au niveau de la cornée, le vieillissement provoque une inversion de l’astigmatisme physiologique ; la perte associée des capacités d’accommodation va nécessiter une correction optique optimum ;

- au niveau de la circulation de l’humeur aqueuse et de l’angle irido-cornéen, la découverte de glaucomes non dépistés au préalable est fréquente ; la prise systématique de la pression intra-oculaire est donc indispensable ;

- au niveau du cristallin, l’âge avancé représente l’âge de découverte de la cataracte ;

- au niveau du vitré, ce sont des phénomènes de type dégénératif avec survenue du décollement postérieur du vitré et son risque d’apparition de déchirure rétinienne responsable de décollement de rétine ;

- enfin, au niveau de la rétine, le vieillissement est responsable de problèmes dégénératifs au niveau de la macula, avec une dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) de type exsudatif ou de type atrophique.

En ce qui concerne les annexes de l’œil, les modifications liées au vieillissement concernent essentiellement des anomalies morphologiques au niveau des paupières (ectropion, entropion, blépharochalazis, ptôse…) et des modifications lacrymales avec une tendance à la sécheresse oculaire ou inversement un larmoiement par hypersécrétion ou par anomalie de l’évacuation.

Correction optique.

La principale méthode de lutte contre ce vieillissement oculaire repose sur la correction optique et le traitement des pathologies éventuelles. L’examen ophtalmologique devra donc dépister les différentes pathologies oculaires liées au vieillissement afin de les prendre en charge. Pour le glaucome chronique, le traitement est essentiellement médical (traitement local quotidien par collyre) avec des avancées spectaculaires sur le plan de l’efficacité et de la tolérance permettant une meilleure observance, le laser ou la chirurgie restant réservés aux glaucomes chroniques qui ne répondent pas à la thérapeutique médicale.

Glaucome aigu.

Pour le glaucome aigu par fermeture de l’angle survenant sur des yeux « petits » anatomiquement prédisposés, favorisé par une augmentation d’épaisseur du cristallin, le traitement doit être préventif afin d’éviter la redoutable complication que représente la cécité ; en cas d’urgence, on peut utiliser le laser de type YAG. La survenue brutale du décollement postérieur du vitré impose un examen ophtalmologique urgent pour dépister une éventuelle déchirure rétinienne à traiter par photocoagulation au laser Argon avant que ne survienne un décollement de la rétine qui nécessitera un traitement chirurgical. En ce qui concerne la cataracte, le traitement chirurgical est actuellement bien codifié et donne d’excellents résultats. Quant aux dégénérescences maculaires liées à l’âge, le traitement repose sur des injections intra-vitréennes d’anti- VGEF et de corticoïdes (éventuellement associées à une photothérapie dynamique) dans les formes exsudatives avec néovaisseaux. On se penche actuellement sur l’intérêt de la prévention grâce à une alimentation adaptée avec le rôle majeur des acides gras oméga 3 et des caroténoïdes. Différents essais en ce sens sont actuellement en cours. Pour le Pr Michel Maille, « l’avenir sera de bien connaître à la fois les facteurs génétiques, les facteurs environnementaux en particulier nutritionnels et les relations qui peuvent exister entre ces différents facteurs ».

En ce qui concerne les annexes, s’il est difficile de lutter contre l’hypersécrétion lacrymale, l’obstruction des voies lacrymales se traite efficacement par la chirurgie, de même que les différentes anomalies palpébrales. Quant à la sécheresse oculaire un traitement par collyre mouillant permet de l’améliorer.

Propos recueillis auprès du Pr Michel Maille (Institut National des Invalides, Paris)

Pas de conflits d’intérêt déclarés pour les données de cet article.

 Dr BRIGITTE VALLOIS

Source : Le Quotidien du Médecin: 8856