LES PROGRÈS réalisés dans les techniques d’imagerie à haute résolution, avec en particulier l’avènement de la tomographie par cohérence optique (OCT), permettent aujourd’hui de limiter considérablement le recours à l’angiographie dans la DMLA. Avec l’OCT il est désormais possible de caractériser le stade évolutif de la DMLA et de poser l’indication du traitement sur une imagerie non invasive. D’autres techniques plus sophistiquées sont actuellement en cours de développement qui permettront à l’avenir d’avoir une résolution non plus tissulaire mais cellulaire.
Les campagnes de dépistage de la DMLA par fond d’œil, même si elles ne sont pas encore systématisées, devraient permettre un diagnostic et donc une prise en charge plus précoces de la maladie. On sait aujourd’hui avec certitude que certaines approches préventives sont très utiles, en particulier la prise de vitamines anti-oxydantes (vitamines C et E). L’impact de ces anti-oxydants sur la progression de la maladie est attesté par une grande étude américaine, l’étude AREDS (Age-Related Eye Disease Study) portant sur plusieurs milliers de patients. Le bénéfice apporté par une supplémentation en oméga 3 et en lutéine est très probable et devrait être confirmé. Dans les formes débutantes de DMLA, ces suppléments alimentaires permettent de diminuer le risque de progression de la maladie de 20%. Ces traitements sont utilisés en routine aujourd’hui mais ils ne sont pas pris en charge par l’Assurance maladie, ce qui pose des problèmes de compliance.
La forme néovasculaire de la DMLA, la plus fréquente, caractérisée par la prolifération de néovaisseaux sous la rétine, a connu des progrès thérapeutiques importants avec l’utilisation, aujourd’hui de pratique courante, d’anti-angiogéniques ou anti-VEGF, anticorps monoclonal qui inhibe le facteur de croissance vasculaire Vascular Endothelial Growth Factor VEGF responsable de la formation de néovaisseaux. Ce traitement permet une stabilisation de la vision centrale chez 90% des patients et une amélioration de la maladie chez 30% d’entre eux.
Les avancées thérapeutiques sont en revanche très limitées dans la forme atrophique de la DMLA. Des traitements immunomodulateurs font actuellement l’objet d’essais cliniques, sans résultats probants à ce jour.
Les recherches en cours portent sur l’utilisation de la thérapie génique, là encore essentiellement pour la forme néovasculaire de DMLA, le développement de médicaments anti-complément et la thérapie par cellules souches. Un essai de greffe de cellules souches mené chez deux patientes dont l’une atteinte d’une forme atrophique de DMLA et publié en janvier dernier dans le Lancet, rend compte d’une tolérance satisfaisante du traitement et de l’absence d’impact significatif sur la vision. « Actuellement, le nombre de malades traités est trop réduit et le recul insuffisant pour se prononcer sur l’intérêt de ces greffes de cellules souches dans la DMLA, en espérant qu’il soit confirmé », estime le Pr Sahel.
« Il est par ailleurs important de rappeler, qu’il existe un certain nombre de techniques de rééducation de la vision et de systèmes d’aide optique qui peuvent être d’une aide précieuse pour les malades atteints de DMLA et qui sont sous utilisés en France. »
Propos recueillis par le
Dr Hélène Collignon
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