Travail aidé, mise aux normes, télémédecine : les ophtalmologistes se posent en précurseurs

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Publié le 09/05/2016
oPHTALAMO

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Crédit photo : S. TOUBON

Le Dr Thierry Bour, président du Syndicat national des ophtalmologistes de France (SNOF), s'est félicité ce lundi 9 mai du bon niveau de mise aux normes des cabinets pour les rendre accessibles aux handicapés, lors du 122e Congrès de la Société française d'ophtalmologie, organisé jusqu'au 10 mai à Paris.

« D'après un sondage réalisé auprès de nos adhérents [auquel ont répondu plus de 1 800 praticiens], 67 % des locaux sont aux normes handicapés et parmi ceux qui ne le sont pas, 60 % ont déjà déposé une demande d'Ad'Ap (agenda d'accessibilité programmée) », précise-t-il.

90 % des cabinets d'ophtalmos interrogés sont donc aux normes, en passe de l'être ou ont bénéficié d'une dispense. Ce taux est largement au-dessus de la moyenne nationale (75 % des établissements recevant du public sont engagés dans une démarche de mise aux normes).

Miser sur la coopération avec les orthoptistes

Autre sujet phare de l'actualité, le travail aidé avec les orthoptistes. Prévue dans un rapport de l'IGAS visant à restructurer la filière visuelle, cette mesure du « travail aidé » doit permettre d’augmenter jusqu’à 35 % le nombre de consultations, grâce à une meilleure répartition des tâches entre orthoptistes et ophtalmologistes.

« Le travail aidé a été adoubé par les pouvoirs publics, c'est une solution majeure face à la pénurie d'ophtalmologistes, les délais de prise de rendez-vous vont passer de quelques mois à quelques semaines », se réjouit le Dr Bour. Un décret d'application devrait être publié au cours de l'été.

Par ailleurs, la possibilité offerte aux opticiens de renouveler des verres correcteurs et des lentilles a été assouplie, ce que prévoyait également le rapport de l'IGAS. Cette mesure doit également faire l'objet d'un décret d'application dans les semaines à venir.

Un contrat en cours de négociation

Autre point fort du travail aidé, le contrat de coopération pour les soins visuels, qui prévoit une aide de 15 000 euros par an pour les ophtalmologistes de secteur I, afin de financer l'embauche d'orthoptistes. Prévu dans la loi de financement de la Sécu (PLFSS), il est en cours de négociation avec l'Assurance-maladie, dans le cadre de la convention médicale. 

« Actuellement, le travail aidé se fait en secteur II car le secteur I n'a pas les moyens », rappelle le président du SNOF. Parallèlement, 74 protocoles de travail aidé sont déjà effectifs dans des régions en pénurie, sur 5 actes spécifiques (bilan visuel chez l'enfant, chez l'adulte, coopération entre ophtalmo et orthoptiste, dépistage itinérant de la rétinopathie diabétique et photos du fond d'œil dans le cadre de ce dépistage).

Enfin, Thierry Bour s'est arrêté sur le dépistage de la rétinopathie diabétique en télémédecine. L'acte de dépistage est réalisé par l'orthoptiste et l'analyse des résultats par l'ophtalmologiste, via une télétransmission des données médicales et du fond d'œil.

Mais ce dépistage n'a pas donné lieu aux résultats escomptés. « Il faut changer les mentalités des patients et la facturation, qui est complexe car la personne n'est pas présente. » « Plusieurs années seront encore nécessaires pour une bonne mise en place de ce dispositif », conclut le Dr Thierry Bour.


Source : lequotidiendumedecin.fr