Les humains n’ont pas moins de 400 récepteurs olfactifs différents et la variabilité interindividuelle, parmi une telle variété, peut aller jusqu’à 30 %. Joel Mainland et coll. (biologistes moléculaires au Monell Chemical Senses Center, Philadelphie) se sont appliquées à l’étude moléculaire des récepteurs olfactifs et de leur réactivité.
Ils ont évalué les réponses (existence d’une réponse, son intensité, caractère plaisant ou désagréable) à 73 molécules odorantes différentes. Une étude publiée dans « Nature Neuroscience » nous en apprend beaucoup sur les performances de ce sens subtil qu’est l’odorat, avec l’apport de nouvelles données.
Vanille ou fumée
« Le schéma d’activation de ces quelque 400 récepteurs identifie l’odeur à la fois en intensité et en qualité (par exemple pour déterminer si cela sent la fumée ou la vanille) », écrivent les auteurs.
Une séquence d’acides aminés varie légèrement d’un récepteur à l’autre, de telle façon que chacun des récepteurs peut avoir un ou plusieurs variants. Et chacun des variants répond aux odeurs d’une façon légèrement différente. Enfin, les variants sont distribués aux individus d’une manière telle que quasiment chacun possède une combinaison unique des récepteurs olfactifs.
Le processus aboutit à 28 variants de récepteurs répondant à au moins une molécule odorante, mais chacun d’une manière qui peut être différente.
L’odeur du gaïacol
Ainsi, l’étude d’un exemple courant, le gayacol, une molécule souvent décrite comme ayant une odeur de fumée, montre que son odeur est perçue différemment (en intensité, en qualité plaisante ou déplaisante) d’un individu à l’autre, selon qu’il possède un des multiples variants du récepteur olfactif OR10G4.
Poussant plus loin l’investigation, les auteurs ont examiné l’ADN de 16 gènes de récepteurs olfactifs et mis en évidence des variations considérables. C’est le traitement mathématique de ces informations qui indique que les récepteurs olfactifs entre deux individus diffèrent d’environ 30 %. « Ce qui veut dire que pour deux individus choisis au hasard, environ 140 de ses récepteurs sur 400 auront des réponses différentes aux molécules odorantes. »
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