Une étude menée par le Dr Frédéric Tranchard (Toulouse) sur 768 patients, avait pour objectif d’évaluer les facteurs d’identification des médicaments par les patients. Elle a été conduite suite à la constatation en 2012 d’un effet indésirable grave survenu chez une patiente qui avait confondu Préviscan et Nébivolol, deux comprimés très ressemblants (à l’époque) présents dans son pilulier… Elle montre que les patients déclarent majoritairement identifier les médicaments par leurs noms (nom commercial : 50 % et nom générique : 21 %). Cependant, les facteurs considérés à risque de confusion par les patients sont majoritairement en lien avec l’apparence des médicaments (comprimés ressemblants : 28 %, boîtes ressemblantes : 20 % et plaquettes ressemblantes : 13 %). L’identification effective des médicaments par les patients, au sens de la sécurité de prise, fait donc intervenir préférentiellement la reconnaissance visuelle des comprimés (notamment chez les patients âgés). Elle est donc indispensable pour la prévention des erreurs médicamenteuses.
Une autre étude, réalisée par la Dr Céline Lemarié (Marseille), s’est quant à elle, intéressée aux armoires à pharmacie familiales. Elle a porté sur 75 foyers (183 membres). 1 808 spécialités étaient stockées : AINS 13,38 %, AIS 9,68 %, antalgiques/antipyrétiques (6,25 %) dont 598 spécialités sur ordonnance (statines, IPP…). La connaissance des indications des médicaments stockés est adaptée pour 73,67 %, inadaptée pour 5,31 % et inconnue pour 21,02 % des patients. 126 contre-indications ont été retrouvées dont 12 médicamenteuses et 114 avec les antécédents des patients. Ces résultats mettent bien en évidence les risques de mésusage, surdosage et de survenue d’événements indésirables.
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