INTERPELLÉE à l’automne 2008 par le C2DS, Comité pour le développement durable de santé, sur la possible toxicité de certains ingrédients entrant dans la composition d’échantillons de produits cosmétiques destinés aux bébés et distribués gratuitement dans les maternités, l’AFSSAPS (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) précise aujourd’hui qu’elle « ne peut suspendre une activité ou prendre une mesure de police sanitaire que sur la base de preuves avérées ou d’une suspicion de danger qui doit être étayée par des données ». « En l’absence d’éléments permettant d’identifier un risque immédiat pour la santé publique », l’AFSSAPS a néanmoins décidé de renforcer son dispositif de surveillance du marché spécifique des cosmétiques pour bébé.
Les contrôles mis en uvre sont plutôt rassurants, indique Jean Marimbert, directeur de l’Agence : « Les produits étaient en grande majorité conformes à la législation, aussi bien pour leur composition que pour la qualité microbienne ». Quant aux effets à long terme, « la question reste ouverte », suspendue aux résultats des études en cours, admet Françoise Bartoli, son adjointe.
Depuis le lancement du nouveau dispositif, 18 inspections ont été réalisées, qui ont porté sur 39 produits. Un seul d’entre eux a fait l’objet, en décembre 2008, d’une suspension jusqu’à mise en conformité, le fabricant n’ayant pas été en mesure de fournir l’évaluation de sécurité spécifique aux risques liés à l’utilisation chez les enfants. Il s’agit du gel moussant, cheveux et corps de la société Cattier Dislab. Dans d’autres cas, l’agence a jugé les données trop « parcellaires » etdes demandes de mise en conformité ont été adressées aux opérateurs ; elles sont en cours d’instruction.
Groupes de travail.
Le dispositif général de cosmétovigilance a été mis en place en 2004. Deux types d’effets indésirables ont été constatés. D’une part, des convulsions survenues avec des produits contenant des terpénoïdes (camphre, menthol et eucalyptol) appliqués en massage sur le dos ou le thorax des enfants, qui ont conduit à de nouvelles recommandations chez les moins de 6 ans. D’autre part, des cas de confusion ont été observés entre les produits cosmétiques en conditionnement unidose (solution lavante) et du chlorure de sodium (0,9 %) en flacon unidose, qui ont été à l’origine de gênes respiratoires. Un groupe de travail est chargé de réfléchir aux mesures susceptibles de limiter ce type d’erreur.
Un autre groupe de travail est lui, spécifiquement chargé d’établir un état des lieux des stratégies d’évaluation et de préciser les caractéristiques de la peau des enfants de moins de 3 ans qui doivent être prises en compte pour évaluer la sécurité des produits. En octobre dernier une première réunion a permis l’audition des firmes.
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