Une étude en Afrique Subsaharienne

L’allaitement complet au sein réduit la transmission du VIH

Publié le 22/04/2013
Article réservé aux abonnés
1366645295427240_IMG_103691_HR.jpg

1366645295427240_IMG_103691_HR.jpg
Crédit photo : AFP

On sait que la demande de l’enfant est un régulateur physiologique de la production du lait maternel. Une étude montre maintenant que cette demande de l’enfant influe sur la dynamique du VIH dans le lait maternel. Ce qui explique une réduction de la transmission du VIH que Louise Kuhn et coll. (Columbia University) constatent pour un allaitement maternel exclusif. Alors que le risque s’accroît dès lors que la mère continue à allaiter, mais plus de manière exclusive.

« Nous avons recherché si des modifications mineures ou majeures de la fréquence d’allaitement influent sur la concentration virale du lait maternel chez 958 femmes VIH + à Lukasa en Zambie. »

Les femmes ont été randomisées pour sevrer l’enfant abruptement à 4 mois, ou pour continuer à donner le sein pendant une durée selon leur choix.

Chez les femmes qui ont arrêté l’allaitement, on observe, deux semaines après, des concentrations en VIH dans le lait significativement plus élevées que si l’allaitement est poursuivi (p ‹ 0,0001). Parmi les femmes qui ont poursuivi l’allaitement de leur enfant, la concentration en VIH dans le lait est plus élevée si l’allaitement n’est pas exclusif (p = 0,0006).

« Les concentrations virales élevées après arrêt de l’allaitement expliquent les taux de transmission postnatale du VIH plus élevés que ce qui était attendu chez les enfants sevrés tôt. »

En effet, des modifications de la fréquence de l’allaitement, qui n’est plus exclusif pendant la période du péri sevrage, influe sur la concentration en VIH dans le lait.

Ces observations peuvent expliquer pourquoi un sevrage précoce ne permet pas d’obtenir la prévention telle qu’elle est figurée dans les modèles. En Afrique sub-saharienne où les maladies infectieuses menacent les nourrissons, l’allaitement maternel est essentiel.

Science Translational Medicine, 17 avril 2013.

Dr BÉATRICE VUAILLE

Source : Le Quotidien du Médecin: 9236