« Les enfants en carence de soins, d’affection, sont en fait victimes d’une forme de maltraitance. Ils sont victimes d’une négligence aux plans de l’hygiène, de l’alimentation et de l’affectivité. Il s’agit bien d’une maltraitance sans violences physiques, certes, mais réelle », explique le Dr Marie-France Le Heuzey (hôpital Robert Debré, Paris). Quelques indices peuvent être évocateurs. Par exemple, cite la pédopsychiatre, un enfant qui arrive en consultation portant des vêtements trop grands ou trop petits, inadaptés, sales. Ou bien encore, en plein hiver, l’enfant est nu pieds dans ses chaussures. Pour un bébé ce peut être aussi un manque d’hygiène corporelle, un nourrisson sale, aux couches non changées. Lorsque le médecin évoque la malnutrition évidente de l’enfant, les parents répondent volontiers par : « il ne veut pas manger ».
Dans les formes plus avancées de négligence psychologique grave, deux signes attirent l’attention du médecin : le balancement sur une chaise ou le mérycisme (une rumination, en fait, par régurgitation des aliments qui sont à nouveau mastiqués).
Quant à la conduite à tenir, elle n’est pas facile pour le médecin de ville. Marie-France Le Heuzey suggère, si le faisceau d’arguments est suffisamment évocateur et la situation inquiétante, de prendre le prétexte de la malnutrition pour proposer une hospitalisation en vue d’un bilan. Hospitalisation qui servira à mettre en place une prise en charge.
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