Asthme : l’importance des premiers jours d’allaitement

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Publié le 29/10/2024
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L’allaitement maternel exclusif à la maternité réduit déjà le risque d’asthme de 20 %.

Crédit photo : BURGER/PHANIE

On sait que l’allaitement maternel réduit nombre de maladies infantiles, en particulier le risque d’asthme infantile. Mais à partir de quelle durée ? Les études montrent que plus longue est la durée meilleure est la protection. Mais peu se sont penchées sur l’effet de l’allaitement au cours de l’hospitalisation qui suit l’accouchement. Or, manifestement l’allaitement au cours de ces premiers jours de vie est déterminant. Une étude présentée lors de l’American association of pediatrics a en effet mis en évidence une réduction significative du risque d’asthme, dès que l’allaitement est exclusif et dure au moins le temps d’hospitalisation à la maternité (1). Le risque de développer un asthme par la suite est alors réduit de 20 %.

C’est pourquoi il est important d’encourager l’allaitement exclusif précoce, ie dès les premiers jours. Cette période semble en effet cruciale.

Une étude américaine rétrospective sur près de 10 000 nouveau-nés

Les auteurs sont partis d’un registre périnatal régional, MIDH, réunissant les données de couples mère/nouveau-né au sein d’un vaste système académique. Ces données incluaient le type d’allaitement, sa fréquence et ses horaires. Ils se sont ensuite penchés sur les données médicales des enfants après leur naissance.

Tous les enfants nés entre 2017 et 2019 ont été inclus, soit 9 649 petits patients. Parmi eux, 81 % avaient été au moins en partie allaités. Mais seulement un tiers (31 %) avaient été exclusivement nourris au sein durant leur hospitalisation. Au cours du suivi, 5 % des enfants ont développé un asthme

Après ajustements sur le sexe, l’ethnie et le type d’assurance santé, l’analyse montre que les enfants sous allaitement exclusif à la maternité ont moins de chance de développer un asthme que ceux n’ayant pas été allaités, mais aussi que ceux n’ayant pas bénéficié d’allaitement exclusif. L’analyse montre en outre que les nouveau-nés dont la première tétée s’est déroulée au sein ont moins de risque d’asthme que ceux ayant d’abord reçu un biberon.

Les premiers jours sur le risque

Le séjour à la maternité ne dure que quelques jours. Mais ils sont déterminants pour étayer l’allaitement futur. Et, manifestement, l’effet de l’allaitement sur le risque d’asthme est précoce : les premières tétées ont des conséquences à long terme sur le risque d’asthme.

C’est pourquoi en pratique clinique il faut encourager l’allaitement exclusif dans les premiers jours de vie.

(1) Ward LP. Association between hospital feeding patterns and childhood asthma. AAP 2024

Pascale Solère

Source : lequotidiendumedecin.fr