AstraZeneca investit massivement pour son usine de Dunkerque

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Publié le 27/03/2024
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Pour faire face à la hausse de la demande mondiale, AstraZeneca ouvrira trois nouvelles lignes d’assemblage et de conditionnement de son inhalateur Trixeo Aerosphere. Tout en ayant l’objectif de diminuer l’empreinte carbone du site.

L’usine de Dunkerque est stratégique pour AstraZeneca. Son activité est dédiée au développement, à la production et à la fourniture de ses trois médicaments inhalés phares dans le traitement de la BPCO et de l’asthme : Symbicort (budésonide/formotérol), Trixeo Aerosphere (formotérol/glycopyrronium/budésonide) et Airsupra (albuterol/budesonide), lancé aux États-Unis en 2023. Construite dans les années 1990, elle emploie 600 personnes et réalise plus de 99 % de son chiffre d’affaires à l’export. « C’est le seul site du groupe à fournir des inhalateurs à gaz propulseurs. Les médicaments produits à Dunkerque sont exportés sur 65 pays », assure François Villatte, responsable de la direction technique et achats d’AstraZeneca.

Les médicaments produits à Dunkerque sont exportés sur 65 pays

Une production accrue pour Trixeo Aerosphere

Depuis un an, l’usine tourne 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. « Notre objectif est d’accroître largement la production de Trixeo Aerosphere d’ici à 2025 pour répondre, notamment, aux besoins importants des marchés nord-américains et chinois », souligne Welha Ziri, directrice du site de production AstraZeneca de Dunkerque. Dans ce cadre, le laboratoire suédo-britannique investit 230 millions d’euros. « Nous espérons pouvoir produire 80 millions d’unités Aerosphere par an, d’ici trois ou quatre ans via la création de trois nouvelles lignes d’assemblage et de packaging (en 2024, environ 50 millions d’inhalateurs-doseurs pressurisés seront produits, dont environ 50 % de Trixeo Aerosphere). Une des nouvelles lignes, réservée à Trixeo Aerosphere, est en cours de qualification : la mise en service commerciale est prévue en septembre prochain », précise François Villatte.

Le site bénéficie d’investissements réguliers dédiés à l’entretien de son outil de production et à la garantie de la qualité de ses dispositifs. Début 2020 par exemple, AstraZeneca avait annoncé un programme de développement grâce à un investissement de 230 millions d’euros sur cinq ans pour préparer la montée en puissance de la nouvelle gamme Aerosphere. Cette technologie de délivrance de principes actifs sous forme de suspension de microsphères est au cœur de la trithérapie fixe Trixeo Aerosphere, que le site de Dunkerque produit pour le marché mondial. Quatre ans auparavant, la firme avait investi 135 millions d’euros dans le cadre de son programme Everest, à l’origine d’une nouvelle ligne de formulation pour Trixeo Aerosphere, d’un magasin totalement automatisé et d’un nouveau centre de contrôle qualité.

Ambition zéro carbone

AstraZeneca se lance également dans un vaste programme de décarbonation : « Ambition Zéro Carbone ». « Le groupe a prévu d’investir un milliard d’euros pour réduire les émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial de 98 % d’ici à 2026. Le site de Dunkerque est un contributeur majeur », affirme François Michelon, senior principal scientist du site de Dunkerque. Cet objectif concerne aussi bien les émissions directes du site liées à la fabrication des aérosols que les émissions indirectes dues à l’énergie utilisée par le site. Le laboratoire pharmaceutique réduira également de 50 % son empreinte sur l’ensemble de la chaîne de valeur d’ici à 2030 et de 90 %, d’ici à 2045. Enfin, le gaz propulseur actuellement utilisé pour Trixeo Aerosphere devrait être remplacé à partir de 2025 par le gaz HFO1234, au potentiel de réchauffement climatique proche de zéro. « D’ici à 2030, la transition sera faite sur l’ensemble de nos produits », conclut François Michelon.

Levée de la restriction d’initiation de Trixeo Aerosphere

Le pneumologue n’est plus le seul spécialiste à pouvoir initier la prescription de Trixeo Aerosphere. Conformément à l’avis de la Commission de la transparence publiée au JO le 20 décembre dernier, la prescription initiale de ce médicament peut être désormais instaurée par tout médecin, sous réserve de la réalisation d’une exploration fonctionnelle respiratoire confirmant l’existence d’un trouble ventilatoire obstructif, dans l’année précédant l’instauration du traitement. Un suivi par un pneumologue devra, néanmoins, être réalisé dans l’année suivant la prescription initiale.

Pour rappel, Trixeo Aerosphere a obtenu une AMM le 9 décembre 2020 dans le traitement continu de la BPCO modérée à sévère chez les adultes non traités de façon satisfaisante par l’association d’un corticostéroïde inhalé et d’un bêta-2-agoniste de longue durée d’action ou l’association d’un bêta-2-agoniste de longue durée d’action et d’un agoniste muscarinique longue durée d’action.

Hélia Hakimi-Prévot

Source : lequotidiendumedecin.fr