BPCO : dix messages clefs et un parcours de soins proposés par la HAS et la CNAM

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Publié le 31/01/2020
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Crédit photo : PHANIE

La Haute Autorité de santé (HAS) et la Caisse nationale de l'Assurance-Maladie (CNAM) ont publié le parcours de soins dans la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO).

C'est le premier parcours de soins d'une maladie chronique à être structuré parmi la dizaine prévue dans le cadre de la stratégie Ma santé 2022. Sous-diagnostic, prescriptions inappropriées et prise en charge tardive, ces écueils souvent rencontrés dans la BPCO expliquent la priorité donnée par les institutions.

Pour guider les médecins, la HAS met à disposition des médecins trois outils complémentaires : un guide « Parcours de soins », 10 messages clefs et 9 indicateurs de qualité du parcours.

Éviter au maximum les ruptures de soins

Dans le guide Parcours de soins, l'accent est mis sur la nécessité d'un suivi tout au long de la vie sans ruptures de soins, « notamment entre les secteurs libéral et hospitalier », est-il précisé. Le partage d'informations est promu via les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), les équipes de soins primaires, la messagerie sécurisée ou encore le dossier médical partagé.

Parmi les 10 messages courts, le repérage arrive en tête : penser à la BPCO face à un(e) fumeur (se) de plus de 40 ans avec ou sans symptômes (dyspnée, toux, expectorations chroniques). En France, on estime qu'au moins deux tiers des cas de BPCO ne sont pas diagnostiqués. L'accent est mis également sur le diagnostic : la spirométrie est nécessaire. L'examen est réalisé avec test de réversibilité au bronchodilatateur chez un patient à l'état stable.

Penser à la réadaptation respiratoire

Pour le traitement, outre le sevrage tabagique et l'activité physique, « la réadaptation respiratoire doit être proposée à tout patient dyspnéique », est-il souligné en raison des bénéfices clairement démontrés et des recommandations unanimes à ce sujet.

Il est rappelé également que les vaccinations antigrippale et antipneumococcique sont incontournables. Par ailleurs, « les bronchodilatateurs peuvent améliorer les symptômes », est-il également indiqué pour les patients répondeurs. Il est également souligné de « ne pas traiter les patients ayant une BPCO par des corticostéroïdes inhalés en monothérapie ». Prescrits au long cours, ces médicaments augmentent le risque de pneumonie. Ils peuvent être indiqués en seconde intention, associés à un bêta-mimétique de longue durée d'action, en cas d'exacerbations répétées malgré un traitement bronchodilatateur de longue durée d'action. De la même façon, il n'est pas recommandé de traiter par une corticothérapie orale au long cours.

Pas d'antibiothérapie systématique

Concernant les exacerbations, les antibiotiques ne doivent pas être systématiques, mais être prescrits « uniquement s'il y a une augmentation de la purulence et/ou du volume de l'expectoration ». Quant à l'oxygénothérapie, il est nécessaire de la renouveler qu'après avoir évalué le degré d'hypoxémie, seule une hypoxémie sévère (< 60 mmHg) justifiant de reconduire le traitement.

Pour ce qui est de la démarche palliative, elle doit être abordée suffisamment tôt en parlant bien en amont de la personne de confiance et des directives anticipées. Les patients BPCO reçoivent des soins palliatifs moins souvent et/ou plus tardivement que les patients ayant un cancer. Or, « la planification des soins futurs permet de limiter les souffrances du patient en évitant les traitements de maintien en vie non souhaités et déraisonnables ».

Dr Irène Drogou

Source : lequotidiendumedecin.fr