Des exemples à répliquer au niveau national

BPCO : une campagne met en avant sept actions régionales

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Publié le 01/12/2020
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Trois ans après la publication du livre blanc de la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) et un an après l'inscription de cette maladie dans le plan « Ma santé 2022 », les acteurs concernés présentent les résultats de la campagne « BPCO : les régions en actions ! ».

En faire une priorité de santé publique

En faire une priorité de santé publique
Crédit photo : Phanie

Identifier des actions territoriales visant à améliorer la reconnaissance de la BPCO et sa prise en charge au niveau national, tel est le travail que mènent associations de pneumologues* et de patients depuis 2019, dans le cadre de la campagne « BPCO : les régions en actions ! ». « Notre objectif est de valoriser les actions régionales exemplaires afin qu'elles puissent être répliquées au niveau national », souligne le Pr Nicolas Roche, chef de service de pneumologie de l'hôpital Cochin (Paris).

Depuis plus de deux ans, plusieurs tables rondes ont été organisées au sein des régions suivantes : Hauts-de-France, Grand Est, Île-de-France, Bretagne/Normandie, Nouvelle-Aquitaine/Occitanie, Auvergne Rhône-Alpes/PACA et Centre-Val de Loire/Pays de la Loire. Sept grands axes d'action ont été étudiés pour faire de la BPCO une priorité de santé publique. Il s'agit de sensibiliser davantage le grand public et les professionnels de santé à cette maladie chronique ; de contribuer à mieux la repérer pour une prise en charge précoce ; de favoriser la coordination entre les professionnels concernés en ville et à l'hôpital.

Mais aussi, d'inclure davantage, au niveau de la prise en charge, la mise en place d'activités physiques adaptées, d'accompagnement au sevrage tabagique et de favoriser les outils de télésanté. « Des évolutions ont également été proposées autour d’un observatoire, créé il y a plusieurs années, pour mieux connaître les personnes atteintes de BPCO et identifier des profils types de patients afin d'améliorer leur prise en charge », ajoute le Pr Roche.

Une sélection parmi 24 actions

Au total, pour cette campagne, 12 régions ont été mobilisées. Sur les 24 actions présentées lors des tables rondes, sept considérées comme emblématiques ont été mises en exergue. En Île-de-France, l'action proposée porte sur le repérage, par le médecin généraliste, des patients multimorbides susceptibles de présenter une BPCO. « Il s'agit d'une porte d'entrée pertinente car beaucoup de patients BPCO ont des comorbidités pouvant aggraver la maladie », note le Pr Roche.

Dans les Pays de la Loire/Centre-Val de Loire, un projet innovant de télémédecine pour la réadaptation respiratoire (RR), via une plateforme régionale de santé, a été sélectionné. « L'objectif est d'accompagner les patients de façon personnalisée dans le maintien des acquis d'une RR sur le long terme et optimiser leur parcours de soins », précise le Pr Roche. En Nouvelle-Aquitaine/Occitanie, l'observatoire régional de la BPCO (Palomb) a été présenté.

Détecter avec les pharmaciens

Autre exemple, en Bretagne/Normandie, à l'occasion d'actions menées durant le « Mois Sans tabac », un dépistage précoce peut être proposé au grand public. Dans les Hauts-de-France, cette région historique de lutte contre la BPCO, un projet de RR à domicile a été mis en place. Et dans le Grand Est/Bourgogne-Franche-Comté, une plateforme de coordination pour les patients en RR et en post-RR a été mise en avant. « En France, un effort doit être effectué dans ce domaine. La mise en place d'indicateurs par la Haute Autorité de santé afin d'améliorer le parcours de soins des patients BPCO devrait améliorer la coordination entre les acteurs concernés par cette maladie », affirme le Pr Roche.

Autre action d'intérêt : la détection précoce de la BPCO via la mobilisation des pharmaciens. Cette initiative a été mise en place dans la région Auvergne Rhône-Alpes/PACA. « Les déserts médicaux et les inégalités sociales ne facilitent pas la détection précoce de la BPCO. Aujourd'hui, nous avons besoin du soutien des politiques pour parler de cette pathologie et faire de la pédagogie. Car la BPCO reste méconnue du grand public, des institutionnels et des professionnels de santé », conclut la Pr Chantal Raherison-Semjen, présidente de la Société de pneumologie de langue française (SPLF).

 

*Société de pneumologie de langue française (SPLF), Fondation du souffle, Fédération française de pneumologie (FFP), Fédération française des associations et amicales des insuffisants ou handicapés respiratoires (FFAAIR) et l’association BPCO.

Hélia Hakimi-Prévot

Source : Le Quotidien du médecin