Asthme et BPCO

Les voies aériennes distales prises en considération

Publié le 11/02/2011
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RÉPUTÉES « silencieuses » et en l’absence de technique permettant de les étudier, les voies aériennes distales étaient considérées comme négligeables au regard des voies aériennes proximales dans les mécanismes physiopathologiques de l’asthme et de la BPCO.

Les voies aériennes proximales plus faciles à explorer ont donc été la cible des stratégies thérapeutiques, la plupart des industries pharmaceutiques ayant développé des aérosols générant des particules de 3 à 5 µm permettant un dépôt particulaire préférentiel des médicaments sur ces voies aériennes proximales.

L’exploration de l’asthme et de la BPCO (analyse de pièces autopsiques de patients décédés d’asthme, de pièces opératoires de patients BPCO opérés pour cancer du poumon ou pour réduction de volumes pulmonaire, biopsies transbronchiques, lavages broncho-alvéolaires), les progrès technologiques (techniques d’exploration fonctionnelles de plus en sophistiquées et mieux dominées), les progrès de l’imagerie (IRM, tomodensitométrie) ont apporté un ensemble d’arguments démontrant que l’inflammation et des processus de remodelage de l’épithélium bronchiolaire sont présents au niveau des voies aériennes distales dans l’asthme et la BPCO. Il apparaît de surcroît que l’inflammation est plus importante dans les voies aériennes distales dans les formes graves d’asthme : asthme mortel, asthmes sévères mal contrôlés et asthme nocturne.

Ainsi les données actuelles soulignent l’importance de cibler les traitements de l’asthme et de la BPCO non seulement sur les voies aériennes proximales mais aussi sur les voies aériennes distales.

Les stratégies thérapeutiques

Les études réalisées avec formotérol-HFA solution de particules extrafines (Formoair) (1) ont montré sa bonne tolérance et une efficacité bronchodilatatrice non inférieure à celle des bêta 2 agonistes de longue durée d’action classiques (à particules non extrafines).

D’autres études réalisées avec les particules extra-fines de HFA-beclometasone (BDP) (100 mg) seules ou en association fixe HFA-BDP (100 mg) + formoterol-HFA (6 mg) (Innovair) dans l’asthme (2) ont montré leur non-infériorité par rapport par rapport aux mêmes molécules (HFA-beclometasone et formoterol) en particules non extra-fines sur des critères de bronchodilatation, de symptômes (nuits et jours sans symptômes) de qualité de vie et de tolérance.

Dans la BPCO de stade sévère (GOLD 3 et 4), une étude menée sur un an (3) a étalement montré non seulement la non-infériorité par rapport à l’association fixe budésonide/formoterol en particules de taille standard, sur l’obstruction bronchique évaluée par le VEMS (co-critère principal avec les exacerbations), mais aussi une supériorité sur un critère indirect de distension thoracique appréciée par la capacité vitale forcée (critère secondaire).

D’autres études sont attendues sur l’évaluation du bénéfice à plus long terme des médicaments à particules extrafines sur les symptômes, le contrôle, les exacerbations de l’asthme et de la BPCO.

Parme. Symposium Chiesi et entretien avec le Pr Daniel Dusser (service de pneumologie, hôpital Cochin, Université Paris Descartes), président du symposium.

1. Bousquet J , Molimard M, Dusser D, Langley ,SJ Respiration 2005

2. Molinard M Respiratory Med 2004

3. Calverley P et al Respiratory Med 2010, 104 :1858

 Dr MiCHELINE FOURCADE

Source : Le Quotidien du Médecin: 8905