Des mesures simples à mettre en place

Plus responsables face aux viroses

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Publié le 28/04/2023
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Chez la personne âgée, ou fragile, toute virose peut conduire à une hospitalisation et/ou à une décompensation. Toutes les précautions doivent être prises en amont. S’il est trop tard, il faut rapidement identifier le virus coupable, pour empêcher si possible sa réplication.
En cas de virose respiratoire quelle qu’elle soit, les patients doivent porter un masque

En cas de virose respiratoire quelle qu’elle soit, les patients doivent porter un masque
Crédit photo : BURGER / PHANIE

Il existe de nombreux virus respiratoires : grippe, Sars-CoV-2 et VRS pour ceux dont on parle le plus, mais aussi rhinovirus, adénovirus, métapneumovirus… Ils sont habituellement à l’origine d’un rhume banal chez l’adulte sain, mais peuvent tous conduire un patient âgé et/ou porteur de comorbidités (BPCO, insuffisance rénale, diabète, etc.) à l’hôpital.

Éviter les contaminations intrafamiliales

Le VRS, grand responsable de la bronchiolite du nourrisson, s’avère également dangereux chez l’adulte âgé ou celui porteur de comorbidités, qui peuvent alors se décompenser.

Les contaminations intrafamiliales sont fréquentes, notamment entre grands-parents et petits enfants, raison pour laquelle il ne faut pas emmener de jeunes enfants malades chez des grands-parents fragiles et vice-versa. S’il n’y a vraiment pas d’autre moyen de garde, les grands-parents doivent porter le masque.

En période d’épidémie grippale, des co-infections grippe/VRS (ou Covid/VRS) sont possibles, même si c’est plus rare. « Étant donné que de nombreux virus sont en circulation en même temps, à l’hôpital nos patients doivent être testés, de façon à mettre, si possible, ceux touchés par le même virus dans une même chambre, souligne la Pr Claire Andrejak (CHU Amiens), coordinatrice du Groupe de recherche et enseignement en pneumo-infectiologie (Grépi). Les virus, quels qu’ils soient, ont tendance à détruire l’épithélium respiratoire, ils favorisent la surinfection bactérienne chez les patients les plus fragiles. »

De nouveaux vaccins contre le VRS de l’adulte sont en préparation, attendus d’ici l’hiver prochain (lire p. XX). Aux États-Unis, la FDA a accordé son autorisation pour une vaccination chez l’adulte de plus de 65 ans ou avec des comorbidités. En France, pour mémoire, depuis deux ans, les personnes de plus de 65 ans doivent recevoir un vaccin contre la grippe à haute dose. On ne sait pas encore s’il sera possible de faire les vaccins contre la grippe, le Covid et le VRS simultanément.

Établir un diagnostic précoce

« Les personnes à risque de faire des formes graves de grippe ou de Covid doivent se faire tester rapidement de manière à bénéficier de traitements pour éviter les formes sévères », rappelle l’infectiologue. Il s’agit de l’oseltamivir (Tamiflu) pour la grippe et le nirmatrelvir/ritonavir (Paxlovid) pour le Covid. Ces traitements doivent être commencés le plus précocement possible pour interrompre la réplication virale.

« On espère avoir en ville, pour l’hiver prochain, des tests PCR triples VRS/grippe/Covid. Ils sont déjà disponibles à l’hôpital, mais en cours d’évaluation », indique la Pr Andrejak.

Il n’est jamais inutile de rappeler aux patients qu’en cas de virose respiratoire, ils doivent porter un masque, pour protéger les autres et notamment les personnes fragiles. De leur côté, les personnes fragiles doivent en porter en période épidémique, dès lors qu’elles se retrouvent dans la foule, mais aussi lorsqu’elles fréquentent un endroit où se retrouve une forte concentration de malades : « c’est le cas des hôpitaux, des salles d’attente de médecins, mais aussi dans les pharmacies, très fréquentées par les personnes enrhumées ! », souligne la Pr Andrejak. La preuve de l’efficacité des gestes barrières a été faite pendant la période du Covid : les masques ont eu le mérite de diminuer aussi le nombre de bronchiolites, de grippes et de rhumes !

Exergue : « À l’hôpital, il faut identifier les virus en cause pour éviter les contaminations »

Entretien avec la Pr Claire Andrejak (CHU Amiens), coordinatrice du Groupe de recherche et enseignement en pneumo-infectiologie (Grépi)

Dr Nathalie Szapiro
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Source : Bilan Spécialiste