Cap sur les travaux épidémiologiques

Un changement dans la continuité à la tête du CPHG

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Publié le 27/05/2022
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Le Dr Hugues Morel entend mener une action dans le prolongement de celle conduite par le Dr Didier Debieuvre. Le nouveau président du Collège des pneumologues des hôpitaux généraux (CPHG) va notamment poursuivre le développement des études épidémiologiques sur le sommeil, l’asthme et le cancer du poumon mais en élargissant ces travaux à la BPCO, à la tuberculose ou la sarcoïdose.
Les cohortes fournissent une photographie de la prise en charge, du diagnostic au suivi

Les cohortes fournissent une photographie de la prise en charge, du diagnostic au suivi
Crédit photo : phanie

Un changement dans la continuité. « Il est clair que mandat s’inscrira dans le prolongement des actions menées par Didier Debieuvre durant ses deux mandats de trois ans, souligne le Dr Hugues Morel, qui a accédé à la fin mars à la présidence du Collège des pneumologues des hôpitaux généraux (CPHG). Mon prédécesseur a été un excellent président, qui a beaucoup défendu la pneumologie hospitalière non universitaire et les études épidémiologiques, qui sont un peu notre point fort », salue le nouvel élu, qui était déjà membre du conseil d’administration du Collège, qu’il a rejoint en 2010. « J’ai la chance d’être dans un hôpital pas très loin de Paris, ce qui a facilité les choses pour aller aux réunions. Et, jusqu’à peu, j’étais dans une équipe un peu étoffée, ce qui rend les choses plus faciles quand on doit s’absenter du service pour défendre la spécialité », précise celui qui dirige le service de pneumologie, d’oncologie thoracique et d’allergologie du centre hospitalier d’Orléans.

Le Dr Morel souligne notamment l’engagement du Dr Debieuvre sur les deux dernières années, où il a dû gérer la mise en place de l’étude KBP-2020 en pleine épidémie de Covid [lire aussi p. XX]. « Cela a été d’autant été plus compliqué qu’il est chef du service de pneumologie du CH de Mulhouse, un établissement qui a été très durement impacté par la première vague de Covid au printemps 2020. Didier Debieuvre a dû mener de front la gestion de son service en suractivité et la mise en route de l’étude KBP-2020 », reconnaît le Dr Morel, en soulignant l’importance de ces études KBP sur le cancer bronchopulmonaire (CBP), déjà conduites en 2000 et 2010. « Il s’agit d’une grosse étude qui, pour cette troisième édition, a permis l’inclusion de près de 9 000 patients », précise-t-il.

Couvrir le champ pneumologique

« Durant mon mandat, je vais bien sûr poursuivre le développement de ces études épidémiologiques qui, aujourd’hui, sont axées autour de trois grands thèmes : le sommeil, l’asthme et le cancer du poumon. Mais je pense qu’il faut aussi élargir le champ de ces études, en s’intéressant par exemple à la BPCO, à la tuberculose ou la sarcoïdose. Ce qui fait la force des hôpitaux non universitaires, c’est leur maillage du territoire. Nous pouvons faire remonter des données très complètes sur des pathologies qui sont vraiment au cœur de la prise en charge de tous les pneumologues. C’est le cas de la BPCO, bien sûr, mais aussi de la tuberculose, une maladie prise en charge de longue date par notre spécialité. Même si sa prévalence n’est pas la même qu’il y a cinquante ans, elle reste une pathologie qui occupe beaucoup les services de pneumologie non universitaires. Au sein du conseil d’administration, nous pensons qu’il serait intéressant de conduire une large étude pour mieux connaître la réalité de la prise en charge en France aussi bien au niveau du diagnostic, que de la mise en route des traitements et du suivi des patients », explique le Dr Morel.

Repartir de l’avant

Durant son mandat de 3 ans, le Dr Morel souhaite aussi être à l’écoute du terrain et des pneumologues des hôpitaux généraux, qui ont été première ligne face à l’épidémie de Covid. « Nous étions face à une maladie mortelle touchant principalement les poumons. Il est donc logique que nous ayons été très mobilisés. Il a fallu faire face à des très nombreuses hospitalisations dans les services de pneumologie et dans les unités de surveillance continue, avec des patients régulièrement à la frontière entre l’hospitalisation conventionnelle et la réanimation. Nous en sommes tous sortis fatigués mais je crois que c’est le moment de repartir de l’avant en nous recentrant à nouveau sur des pathologies qui sont au cœur de la pratique pneumologique. La situation reste fragile et potentiellement incandescente dans certains endroits où une nouvelle vague de Covid serait difficile à affronter. Mais il faut aussi qu’on se remobilise sur nos autres pathologies cœur de cible », estime le Dr Morel.

Exergue : « Ce qui fait la force des hôpitaux non universitaires, c’est leur maillage du territoire »

Entretien avec le Dr Hugues Morel, président du Collège des pneumologues des hôpitaux généraux (CPHG) et chef du service de pneumologie, d’oncologie thoracique et d’allergologie du centre hospitalier d’Orléans

Antoine Dalat

Source : lequotidiendumedecin.fr