10 000 données recueillies et un déploiement qui se poursuit

Un premier bilan positif pour Epigelf

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Publié le 21/05/2021
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La base de données de pneumologie interventionnelle a été mise en place il y a deux ans, alors que la spécialité connaît d’importantes avancées. Ce registre a pour but à la fois d’améliorer les pratiques et de servir d’outil scientifique.
Epigelf a été reconnue comme un outil de recertification pour les praticiens qui participent au registre et qui font l’effort de se remettre en question.

Epigelf a été reconnue comme un outil de recertification pour les praticiens qui participent au registre et qui font l’effort de se remettre en question.
Crédit photo : phanie

La base Epigelf a été lancée en janvier 2019 par le Groupe d’endoscopie de langue française (Gelf) car il n’existait pas encore, en France, de registre prospectif d’activité de l’endoscopie bronchique interventionnelle. Epigelf a été construite sous la direction de la Fédération des spécialités médicales (FSM) et du Conseil national professionnel (CNP) de pneumologie. Cette base se veut aussi exhaustive que possible, pour apporter des données nationales fiables et pertinentes. Informatisée, accessible de façon personnalisée et sécurisée par le web, elle concernera, à terme, tous les actes à visée diagnostique ou thérapeutique d’endoscopie bronchique interventionnelle.

Pour enrichir la pratique

« Epigelf vise deux objectifs principaux. Le premier est d’améliorer nos pratiques, de perfectionner nos techniques et de faire progresser nos connaissances par le partage d’expérience. Le deuxième est qu’elle soit un véritable outil scientifique qui pourra être employé comme support dans la formation continue, explique le Dr Julien Legodec, coordonnateur d’Epigelf, hôpital Saint-Joseph (Marseille). Il s’agit d’un enjeu important pour notre spécialité, afin de défendre notre expertise vis-à-vis de nos institutions et nos tutelles, mais aussi face à d’autres spécialités. »

Ces dernières années, l’endoscopie bronchique a connu de grandes évolutions.

« Il y a une progression fulgurante des techniques diagnostiques et thérapeutiques et il est important de s’assurer qu’elles soient bien faites et efficaces. Nous sommes de plus en plus impliqués dans la prise en charge des cancers, le traitement des asthmes sévères avec la thermoplastie bronchique, le traitement endoscopique de l’emphysème… », détaille le pneumologue.

Un pari réussi

Évidemment, avec la pandémie, le contexte n’a pas toujours été favorable pour un recueil de données et une partie de l’activité a été freinée. En attendant des données plus précises, le premier bilan à un an a montré la participation de plus de 30 pneumologues pratiquant la bronchoscopie rigide tumorale dans une vingtaine de centres en France. Plus de 600 patients ont été inclus, soit une base de plus de 10 000 données. « Ces premières données épidémiologiques nous ont confortés et nous ont montré que nous étions dans la vraie vie. L’exhaustivité de la base est évaluée à 80 % », se félicite le Dr Legodec.

Dans un premier temps, Epigelf a recueilli les gestes de bronchoscopie rigide dans le cancer. « En 2021, notre base vient de s’enrichir d’une autre thématique : le traitement endoscopique de l’emphysème par valve. Notre objectif est de nous diversifier au fur et à mesure et de couvrir tous les pans de notre spécialité. Nous nous intéresserons prochainement aux nouvelles techniques dans la BPCO. Nous souhaiterions aussi pouvoir, à terme, croiser nos données avec celles du fichier EpiThor des chirurgiens thoraciques », explique le pneumologue.

Autre succès, en ce début d’année, Epigelf a été reconnue comme un outil de recertification, pour les praticiens qui participent au registre et qui font l’effort de se remettre en question. « La création d’Epigelf a été une aventure humaine, fédératrice au sein de notre groupe de travail. Malgré le Covid-19, nous avons travaillé à distance pour faire vivre cette base, avec une grande satisfaction », se réjouit le Dr Legodec.

Exergue : Notre objectif est de nous diversifier au fur et à mesure et de couvrir tous les pans de notre spécialité

Entretien avec le Dr Julien Legodec, coordonnateur d’Epigelf, Marseille

Dr Christine Fallet

Source : lequotidiendumedecin.fr