Dans les Hauts-de-France

Une expérimentation de télésurveillance de la BPCO

Par
Publié le 06/05/2019
Article réservé aux abonnés
BPCO télésurveillance

BPCO télésurveillance
Crédit photo : PHANIE

C'est une initiative innovante lancée dans la région des Hauts-de-France. « Cette région joue aujourd'hui un rôle précurseur dans le développement de la télésurveillance pour les BPCO, avec une dynamique notamment impulsée par la clinique de la Louvière à Lille, sous la houlette du Dr François Jouniaux. Mais d'autres équipes hospitalières et libérales de pneumologie sont aujourd'hui partantes pour se lancer dans ce projet dans notre région », indique le Dr Bruno Stach, président du Syndicat de l'appareil respiratoire (SAR).

Cette initiative a été lancée dans le cadre du programme Expérimentations de télémédecine pour l'amélioration des parcours en santé (Etapes), piloté par la Direction générale de l'organisation des soins (DGOS). Le but est d'encourager et de soutenir financièrement le déploiement de projets de télésurveillance cohérents et pertinents sur l'ensemble du territoire. « La télésurveillance est un acte qui permet à un professionnel médical d'interpréter à distance les données nécessaires au suivi médical d'un patient et, le cas échéant, de prendre les décisions relatives à la prise en charge de ce patient », souligne la DGOS.

Ce programme Etapes a été reconduit pour 2018 par l'article 54 de la loi de financement de la Sécurité sociale. « Des expérimentations de télésurveillance sont menées dans cinq domaines : le diabète, l'insuffisance cardiaque, l'insuffisance rénale, les prothèses cardiaques implantables et l'insuffisance respiratoire. En ce qui concerne les Hauts-de-France, on ne va pas inclure uniquement des patients BPCO mais plus largement ceux souffrant d'insuffisance respiratoire en longue maladie sous ventilation par masque nasal. Le but est d'assurer une surveillance de cette ventilation et de voir si cela permet de faire baisser les hospitalisations et d'améliorer la qualité de vie des patients », indique le Dr Stach.

Médecin et « accompagnant thérapeutique »

Cette surveillance sera assurée par un médecin avec un accompagnant thérapeutique, pouvant lui aussi être médecin ou un autre professionnel de santé, par exemple un infirmier. « Il pourra faire de l'éducation thérapeutique et appeler régulièrement le patient au téléphone », indique le Dr Stach, en précisant que les pneumologues engagés dans cette expérimentation devront aussi travailler avec les prestataires mettant en œuvre les solutions techniques nécessaires à cette télésurveillance. « C'est là un point un peu sensible car il y a, dans ce domaine, différents industriels et prestataires à domicile. Et tous ces acteurs souhaitent proposer leur propre solution technique. Mais notre position est de refuser de travailler avec un seul prestataire ou constructeur. Nous souhaitons rester indépendants. Il faut que le prescripteur et le patient puissent garder le libre choix de leur prestataire. Et cela est plutôt bien vu par l'Agence régionale de santé, toujours attentive au problème des conflits d'intérêts », indique le Dr Stach.

Les professionnels engagés dans cette expérimentation seront rémunérés à hauteur de 75 € par patient tous les six mois pour les médecins et de 30 € tous les six mois pour l'accompagnant technique.

exergue

Nous refusons de travailler avec un seul prestataire ou constructeur

Entretien avec le Dr Bruno Stach, président du Syndicat de l’appareil respiratoire

Antoine Dalat
En complément

Source : Bilan Spécialiste