Pr Nicolas Roche, président de la SPLF

« Une réelle volonté d’améliorer la prévention et la prise en charge de la BPCO »

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Publié le 06/05/2019
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LE QUOTIDIEN : Que s'est-il passé après la publication du Livre Blanc BPCO ?

PR NICOLAS ROCHE : Dans ce Livre Blanc, les associations de pneumologues et de patients tiraient la sonnette d'alarme sur l'état du diagnostic et de la prise en charge de la BPCO en France et appelaient à la mise en œuvre d'un plan d'actions ambitieux, à la hauteur des immenses défis de cette maladie et du grand nombre de personnes atteintes. Il en a résulté de nombreux rendez-vous dans les cabinets ministériels en début d'année 2018, pour expliquer le constat et nos propositions. En intervenant auprès des pouvoirs publics, nous essayons de faire bouger les choses pour un diagnostic précoce, une meilleure prise en charge et un parcours de soins efficace pour l'ensemble des patients. On constate en effet de très grosses disparités selon les régions. Nous avons organisé, en octobre dernier, à l'Assemblée nationale, une opération de sensibilisation aux impacts de la maladie. Nous avons offert symboliquement un spiromètre aux médecins de l'Assemblée Nationale pour qu'ils puissent procéder à une mesure du souffle des parlementaires et de leurs assistants. Les rencontres que nous avons eues nous laissent espérer que les choses vont changer.

Y- a t-il eu des mesures concrètes ?

Pour la première fois, la BPCO a été inscrite dans le plan de financement de la Sécurité Sociale. En ce qui concerne la prévention, on peut se féliciter que le Fonds national de lutte contre le tabagisme ait lancé en 2018 un appel à projets visant à soutenir des actions pour la lutte contre le tabagisme.

Il y a aussi eu, en juillet dernier, l'annonce de la prise en charge des actes de réhabilitation respiratoire par les kinésithérapeutes pour les patients en ALD souffrant d'une broncho-pneumopathie chronique obstructive (séance individuelle et séance collective).

Êtes-vous optimiste pour l'avenir ?

Il y a des progrès, même si beaucoup de choses restent encore à faire, notamment en termes de détection précoce et d'accompagnement du patient dans son parcours de soins. Mais on sent une prise de conscience à la fois au plan national et local. Nous avons bien insisté sur le fait que la BPCO touche des millions de personnes et qu'elle n'est pas qu'une maladie d'hommes et de personnes âgées, la maladie s'est beaucoup féminisée et c'est un véritable enjeu de santé publique (lire aussi p. XX).

Par ses récentes annonces, le gouvernement a témoigné de sa réelle volonté d'améliorer la prévention et la prise en charge. Enfin, on a l'impression que la BPCO commence à faire l'objet d'une mobilisation et à être présente dans le discours politique.

Exergue

Pour la première fois, la BPCO a été inscrite dans le plan de financement de la Sécurité Sociale

*FFAAIR : Fédération française des associations et amicales de malades insuffisants ou handicapés respiratoires.

Propos recueillis par la Dr Christine Fallet

Source : Bilan Spécialiste