Pour une fois, un facteur de risque cardio-vasculaire n’est pas condamnable par la santé publique. Bien au contraire, il est parfaitement louable. Il s’agit de l’affection que le patient portait à un être cher disparu.
C’est une équipe de Boston, Murray Mittleman et coll., qui a eu l’idée de rechercher un deuil récent chez des patients admis pour infarctus du myocarde, entre 1989 et 1994.
L’enquête, menée sur près de 2 000 personnes, a déterminé trois périodes sensibles : premier jour, première semaine, premier mois. Dans les 24 heures qui suivent le deuil, le risque d’infarctus est multiplié par 21, il s’abaisse à 6 fois jusqu’au 7e jour, pour décliner lentement jusqu’à la fin du premier mois.
Une précision chiffrée est même apportée. Pendant la première semaine, un accident coronarien grave est rapporté chez 1 personne sur 320 et chez 1 sur 1 394 pour une alerte peu sévère. Un travail antérieur avait établi que, chez les époux survivants, dans 53 % des cas, le décès est attribué à un infarctus ou à un AVC.
Parmi les explications plausibles, on peut voir l’insomnie, la perte d’appétit et l’élévation du cortisol au cours de la période aiguë, toutes susceptibles de favoriser un infarctus. Auxquelles s’ajoute souvent une moins bonne observance thérapeutique.
Aux médecins de ne pas négliger ce risque face à un patient récemment endeuillé.
Circulation, 9 janvier 2012.
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