Deux fois moins de forme typique au scanner avec Omicron : l'éclairage d'une cohorte française d'imagerie

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Publié le 13/06/2023
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Crédit photo : PHANIE

Quel impact du variant Omicron et de la vaccination sur les résultats des scanners thoraciques ? Telle est la question à laquelle a voulu répondre une étude française à partir d'une cohorte de près de 4 000 patients en vie réelle. L'étude apporte un éclairage chiffré aux observations lors de la pandémie.

Une infection par le variant Omicron réduit le risque de forme typique au scanner d'environ deux fois par rapport à Delta ; et à partir de deux doses de vaccin, un patient a trois fois moins de risque de faire une forme typique de Covid et deux fois moins de risque de faire une forme sévère. Les résultats ont été publiés dans « Radiology ».

Cette étude a inclus 3 876 patients adultes adressés à 93 services d'urgences avec une infection au Sars-CoV-2 prouvée par test PCR et au statut vaccinal connu entre juillet 2021 et mars 2022. Ces centres, de métropole et d'outre-mer, étaient partenaires d'Imadis, un service de radiologie d’urgence à distance.

Un travail à l'initiative d'un interne

L'idée de ce travail vient de Lounès Bensid en décembre 2021, alors interne au CHU de Clermont-Ferrand, alors qu'il s'attelle à son mémoire de DES de radiologie. Il se rapproche d'Imadis, qui a mis à disposition ses rapports structurés d'imagerie thoracique selon les recommandations de la Société française de radiologie et de la Société française d'imagerie thoracique. Pendant plus d'un an, le jeune médecin est accompagné par le Pr Louis Boyer, chef du service radiologie du CHU de Clermont-Ferrand et les autres co-auteurs, notamment la Dr Amandine Crombé, radiologue à Bordeaux et biostatisticienne.

Les observations ont été divisées en périodes à prédominance Delta, de transition et à prédominance Omicron. Les patients étaient âgés de 19 à 102 ans, en médiane de 68 ans. « Aucune étude n'a jusqu'ici comparé les scores de diagnostic et de gravité au scanner chez les patients atteints de Covid avéré en fonction du statut vaccinal mais aussi des variants », fait valoir Imadis dans un communiqué. Une forme sévère de Covid est définie par l'extension à plus de 50 % des surfaces pulmonaires.

L'étude montre également que les patients vaccinés avec un vaccin à ARNm font moins de formes typiques et moins de formes sévères à l'imagerie que ceux vaccinés avec le vaccin virus atténué. Autres résultats chiffrés sur les facteurs de risque : une personne diabétique n'a pas forcément plus de risque de faire une forme sévère de Covid ; avoir trois doses de vaccin divise par cinq le risque de sévérité d'images typiques ; l'obésité multiplie le risque de sévérité par 1,5 ; et les hommes ont 1,4 fois plus de chance d'avoir une forme sévère.


Source : lequotidiendumedecin.fr