Femmes ménopausées ostéoporotiques

La cyphose thoracique, facteur de risque indépendant de fractures vertébrales

Publié le 05/02/2009
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L’AUGMENTATION DE LA CYPHOSE thoracique est fréquemment observée chez les sujets âgés et chez les femmes ménopausées ostéoporotiques.

L’hypercyphose entraîne un déséquilibre augmentant le risque de chutes, une détérioration des capacités physiques et s’associe à une majoration de la mortalité chez les femmes les plus âgées. Or, d’une part, il existe peu de données sur sa signification en termes de comorbidité alors qu’elle est suspectée de jouer un rôle dans la « cascade fracturaire », d’autre part, alors que plusieurs traitements sont capables de réduire le risque de fracture vertébrale, leur effet sur la cyphose n’est pas connu.

Le Pr Roux et son équipe ont étudié la relation entre la cyphose thoracique et le risque de fractures vertébrales chez les femmes ménopausées ostéoporotiques incluses dans les études SOTI et TROPOS.

Le rapport BD/AC.

La cyphose thoracique a été quantifiée par un index de cyphose (IC) défini à partir des radiographies de profil du rachis dorsal comme le rapport BD/AC (AC = ligne comprise entre le coin antéro-supérieur de D4 et le coin inféro-antérieur de D12 ; BD = ligne perpendiculaire à AC et comprise entre le point le plus éloigné du plateau de D7, D8 ou D9 et AC). Ce rapport BD/AC exprimé en pourcentage est d’autant plus élevé que la cyphose est prononcée.

Cette étude montre que les patientes avec l’index de cyphose le plus élevé à l’inclusion sont également celles qui ont le plus de nouvelles fractures rachidiennes au cours du suivi, cette relation persistant même après ajustement sur l’existence d’une fracture prévalente.

L’effet du ranélate de strontium sur l’évolution de la cyphose (en fonction de l’index de cyphose) a été évalué dans une analyse post-hoc à partir des études SOTI et TROPOS menées chez 3 218 femmes post-ménopausées ostéoporotiques suivies pendant trois ans (1).

L’index de cyphose a augmenté pour toutes les femmes de façon significative au cours des trois ans (p < 0,001) par rapport à sa valeur initiale, mais moins (p = 0,003) chez les patientes traitées par ranélate de strontium (+3,71 ± 7,69 %) que dans le groupe placebo (+4,70 ± 7,32 %) .

Des résultats similaires ont été retrouvés après exclusion des patientes avec fractures vertébrales thoraciques incidentes prévalentes, permettant de conclure que le ranélate de strontium peut freiner la progression de la cyphose au cours des trois ans, qu’il y ait ou non des fractures vertébrales.

21 e Congrès de la Société française de rhumatologie. Symposium Servier présidé par le Pr Bernard Cortet (Lille).

(1) Evolution de la cyphose thoracique ches les femmes ménopausées ostéoporotiques traitées par ranélate de strontium.

C. Roux , K Briot , S. Kolta, J. Fechtenbaum (hôpital Cochin, Paris), R. Said Nahal (hôpital Ambroise Paré (Boulogne Billancourt), C.L. Benhamou (CHR hôpital Porte-Madeleine, Orléans).

Dr MICHELINE FOURCADE

Source : lequotidiendumedecin.fr