Syndrome du canal carpien

Le service rendu rajouté par l’électrodiagnostic reste modeste

Publié le 13/01/2009
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IL N’EXISTE pas de consensus sur le caractère optionnel ou indispensable d’un électrodiagnostic de syndrome du canal carpien lorsque la clinique est suffisamment évocatrice. Une étude canadienne de la région de Toronto a tenté d’éclaircir cette problématique au moyen d’une rigoureuse méthodologie originale : un score de probabilité pré-EMG fut établi sur la base de six critères cliniques ; l’EMG fut retenu comme positif ou négatif sur la base de deux critères (l’un très strict et l’autre moins exigeant) par un observateur rendu « aveugle » du contexte clinique ; les chercheurs établirent une comparaison entre la probabilité diagnostique calculée avant et après EMG. Il apparut (sur plus de 140 sujets étudiés) que pour la majorité des patients porteurs d’un fort degré de présomption clinique, l’électrodiagnostic ne modifie guère de façon significative la probabilité de diagnostic positif de cette condition pathologique neuro-compressive. Sur la base de cette constatation, il apparaîtrait que le service additionnel rendu par la pratique systématique d’un EMG n’est guère spectaculaire ; il reste néanmoins difficile, pour confirmer une éventuelle indication chirurgicale, d’envisager de réduire l’utilisation de cet examen complémentaire ou de s’en passer.

D’après Graham Brent et coll. Département de chirurgie de la main du Toronto Western Hospital. The Journal of Bone and Joint Surgery. American volume 90 (12) décembre 2008 pp. 2 587-2 593.

Pr CHARLES MSIKA Chirurgien orthopédiste, Paris.

Source : lequotidiendumedecin.fr