LE RÔLE des lymphocytes B dans la physiopathologie de la polyarthrite rhumatoïde est aujourd’hui reconnu, notamment dans la production d’auto-anticorps comme le facteur rhumatoïde (FR) et les anticorps antipeptide cyclique citrulliné (anti-CCP). « On constate également un surnombre de lymphocytes B dans la synoviale des articulations touchées par la PR. Les lymphocytes B activés secrètent des cytokines responsables de l’inflammation et de destruction articulaire », a ajouté le Dr Gilles Chioccha (Paris). L’utilisation du rituximab (Mabthera), un anticorps monoclonal anti-CD 20, est donc tout à fait logique. La liaison du rituximab au CD 20 (une phosphoprotéine membranaire) des cellules B entraîne la destruction immédiate du lymphocyte B. L’étude IMAGE a montré une meilleure réponse clinique au rituximab en présence de FR et/ou d’anti-CCP : ces deux biomarqueurs sont très faciles à rechercher et leur présence multiplierait par 3,5 la réponse au traitement.
Un dosage des IgG sériques supérieur à la normale serait également un facteur prédictif et multiplierait par deux la réponse au traitement. Il y aurait une synergie entre ces biomarqueurs.
A la recherche d’autres biomarqueurs : les LB CD 27 + .
Mais d’autres marqueurs existent, comme l’a montré l’étude SMART menée sur 208 patients ayant une PR, traités par MTX mais réfractaires ou intolérants aux anti-TNF. La réponse EULAR était évaluée à vingt-quatre semaines. Avant traitement au rituximab, les lymphocytes totaux sanguins été quantifiés ainsi que les lymphocytes B CD 27. « L’étude des sous-populations B sanguines avant rituximab permet de prédire la réponse à ce traitement dans la PR », a expliqué le Dr Jérémie Sallam (hôpital Saint-Antoine, Paris) Une fréquence diminuée des lymphocytes B CD 27 + mémoires avant traitement est associée à la réponse clinique à la 24e semaine après un premier cycle de rituximab dans la synoviale rhumatoïde et pourrait être représentative d’un sous-type de PR impliquant préférentiellement le lymphocyte B.
« Les recherches se poursuivent, 14 nouveaux auto-anticorps ont été identifiés et des taux élevés d’au moins un de ces anticorps ont été retrouvés chez plus de 50 % des patients », a déclaré le Pr Thierry Schaeverbeke (CHU de Bordeaux). Ainsi, on peut dire qu’il existe deux polyarthrites rhumatoïdes différentes. La PR séropositive (FR +, ACPA +), noyau dur de la polyarthrite rhumatoïde, caractérisée par la présence de multiples anticorps ; le rituximab parait particulièrement adapté à cette cible.
Symposium organisé par Roche/Chugai dans le cadre du 23e Congrès Français de Rhumatologie.
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