Premier essai encourageant chez 7 femmes

Ostéoporose : le grand saut d’une micropuce contrôlée à distance

Publié le 17/02/2012
Article réservé aux abonnés
1329413818324699_IMG_77706_HR.jpg

1329413818324699_IMG_77706_HR.jpg
Crédit photo : MicroCHIPS, Inc., Massachusetts

Il y a quinze ans, deux chercheurs américains, les Prs Robert Langer et Michael Cima, eurent l’idée de développer une micropuce programmable, contrôlée à distance.

Dans une étude menée au Danemark, l’implant programmable a été utilisé pour délivrer un médicament anti-ostéoporotique, le tériparatide, à 7 femmes ménopausées (65 à 70 ans) souffrant d’ostéoporose. Le médicament nécessite une injection sous-cutanée quotidienne, ce qui conduit beaucoup de patientes à oublier ou à abandonner le traitement.

La micropuce a été implantée sous anesthésie locale dans le tissu sous-cutané juste, sous la taille, puis explantée quatre mois après (103 jours). Elle contenait 20 doses de tériparatide, scellées individuellement dans des microréservoirs par une fine membrane de platine et titane, fondant lors de l’application d’un courant électrique. La puce était programmée pour délivrer, deux mois après son implantation, une dose quotidienne de tériparatide du 57e jour au 75e jour. Après cela, les femmes s’auto-injectaient le tériparatide à des doses de 20 µg puis, après retrait de l’implant, à des doses de 40 µg, de façon à comparer la pharmacocinétique et l’effet des deux modes de délivrance.

La micropuce implantée, bien qu’encapsulée dans du tissu fibreux, procure des profils pharmacocinétiques similaires à ceux des injections sous-cutanées quotidiennes standards, avec même moins de variations.

Aucun effet néfaste n’a été observé.

Si l’efficacité médicamenteuse n’a pas été étudiée dans cet essai, les marqueurs biologiques osseux (P1NP) indiquent que la libération quotidienne de l’implant a augmenté la formation osseuse.

MicroCHIPS s’attache maintenant à développer des implants contenant 400 doses médicamenteuses.

Puisque la puce est programmable, le schéma posologique peut être prévu à l’avance ou commandé à distance par un programmeur informatique.

MicroCHIPS espère pouvoir proposer l’implant médicamenteux au grand public dans les cinq prochaines années.

« Science Translational Medicine », Farra et coll., 16 février 2012.

 Dr VÉRONIQUE NGUYEN

Source : lequotidiendumedecin.fr