L’histoire du jour

Oursins : la guerre froide

Publié le 13/11/2012
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Ceux qui en ont fait la malheureuse expérience savent que se planter un piquant d’oursin dans le pied (ou ailleurs) provoque une douleur aiguë, localisée et aggravée par la pression. Si l’on ne parvient pas à retirer totalement l’épine à l’aide d’un bistouri ou d’une pince à épiler, le patient peut rentrer chez lui avec des restes d’épine profondément plantés… et peu visibles après une période prolongée, les témoins étant des signes inflammatoires.

C’est dans ce contexte que deux Américains (université de Californie) rapportent une méthode non invasive reposant sur l’azote liquide.

L’histoire est celle d’un patient de 23?ans qui a deux épines d’oursin profondément enchâssées, situées près d’une articulation métatarsophalangienne. Un mois plus tôt, en Afrique du Nord, la lésion initiale avait été traitée à l’aide d’un bistouri pour retirer les épines visibles. De retour chez lui, le patient avait toujours de très importantes douleurs en marchant. Ce qui l’amène à consulter dans un CHU californien. Là, plutôt que d’inciser le site nettement inflammatoire, les médecins ont choisi d’appliquer de l’azote liquide sur une zone de 1 cm x 1 cm. D’où l’apparition d’une bulle cutanée emportant les petits fragments d’épine. Après l’ablation de la peau morte une semaine plus tard, le site a cicatrisé sans problème et l’inflammation a disparu.

Cette procédure, indiquent les auteurs, peut éviter la survenue de lésions tissulaires irréversibles et d’arthrites.

Matthew Gargus et David Morohashi. New England Journal of Medicine du 8 novembre 2012, pp. 167-8.

 Dr EMMANUEL DE VIEL

Source : Le Quotidien du Médecin: 9188