Développement professionnel continu

Un nouveau parcours pour les rhumatologues

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Publié le 21/04/2020

Le concept de parcours de développement professionnel continu (DPC) répond à la nécessité de maintien des connaissances et des compétences des médecins. Obligation triennale, ce parcours de DPC devra être composé d’au moins trois actions différentes choisies librement parmi celles recommandées.

Rôle du CNP et du médecin dans le parcours de DPC

Rôle du CNP et du médecin dans le parcours de DPC
Crédit photo : DR

Afin d’assurer la prise en charge du patient selon les données actuelles de la science médicale, chaque médecin doit assurer sa formation de façon continue et progressive, par paliers en fonction d’évolutions technologiques, diagnostiques et thérapeutiques ou liées à un transfert d’une technique (ex: échographie). Cette nécessité de se perfectionner de façon permanente est une obligation déontologique (article 11 du CDM) et légale (ordonnance du 26 avril 1996, L 367.2).

Un empilement de réformes

Les choses seraient simples si les réformes et textes successifs n’avaient empilé successivement des méthodes de formation, rendant le dispositif peu lisible : formation médicale continue (FMC, ordonnance de 1996), évaluation des pratiques professionnelles (EPP, loi du 13 août 2004), accréditation des médecins et des équipes médicales (démarche volontaire de gestion des risques, décret du 21 juillet 2006), DPC 1e version (couplant EPP et FMC, article 59 de la loi HPST en 2009), nouveau DPC (article 114 de la loi de modernisation du système de santé et décret du 8 juillet 2016)… Et maintenant : Parcours de DPC. Comment s’y retrouver ? Les auteurs de ce dernier texte sont eux-mêmes tellement perdus dans les concepts flous qu’ils ont générés qu’un décret rectificatif est en cours de rédaction pour clarifier les choses !

C’est dans ce contexte compliqué que le ministère demande aux conseils nationaux professionnels (CNP) de proposer un schéma de parcours de DPC… Celui-ci s’imposera à tous et s’inscrira à terme dans l’ensemble des actions réalisées par un médecin dans le cadre de la certification périodique. Le parcours sera une obligation triennale, la certification interviendra tous les 6 ans.

Un parcours personnel à construire

Le CNP de Rhumatologie (CNPR) s’est donc attelé à la tâche et le parcours de DPC des rhumatologues est en cours de finalisation. Le parcours sera matérialisé par un « menu » de diverses actions, au sein duquel chaque rhumatologue choisira librement certaines d’entre elles afin de construire son parcours personnel, validable en trois ans (voir tableau). Une démarche est en cours pour faire évoluer les méthodes de DPC, définies par la HAS, en les adaptant aux besoins des médecins.

La proposition d’actions constituant le parcours de DPC a été discuté par les instances du CNPR et sera prochainement validée. Elle comporte une liste d’actions dites cognitives (formations présentielles ou non présentielles, telles que la participation à un congrès de niveau national ou plus de la spécialité, une journée d’une association régionale reconnue par le CNP, une action proposée par RHUMATO DPC, une formation universitaire comme un DIU), réflexives (évaluation et amélioration des pratiques ou gestion des risques, comme la participation à un registre de la SFR ou à des réunions de concertation pluridisciplinaire, le suivi d’indicateurs, d'audit clinique ou de groupe d’analyse de pratiques) et de programmes intégrés (combinant analyse des pratiques et formation sur un thème donné, parmi ceux proposés par RHUMATO DPC). Il est aussi apparu qu’un espace de liberté devait être proposé, permettant d’identifier et de valider d’autres types actions qui pourraient enrichir ce parcours.

Trois actions différentes nécessaires

Restent à définir les aspects quantitatifs et la méthode de validation. Il est important, pour commencer, de ne pas rendre la tâche trop lourde afin d’embarquer le plus grand nombre possible de rhumatologues. Ainsi, le CNPR proposerait de valider le parcours de DPC d’un rhumatologue ayant accompli sur la période triennale au moins trois actions différentes de son choix, dont au moins une entrant dans le cadre des orientations prioritaires nationales. Les trois actions choisies devraient en comporter au moins une cognitive et une réflexive ou un programme intégré. Elles ne pourraient pas être identiques : par exemple, la participation trois années consécutives au congrès de la SFR vaudrait pour une action cognitive. La validation de ce parcours serait effectuée par le CNPR sur la foi des attestations fournies par le médecin rhumatologue et dûment enregistrées dans son portfolio.

Pr Philippe Orcel

Source : lequotidiendumedecin.fr