Traitement de l'ostéoporose

Un nouvel essai avec le romosozumab

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Publié le 04/10/2017
ostéoporose

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Crédit photo : Phanie

En janvier, pour inaugurer ces newsletters, nous avions présenté les données d’un essai de phase 3 avec le romosozumab, suggérant une réduction de l’incidence de fractures vertébrales [FV] chez les femmes ménopausées traitées par cet anticorps anti-sclérostine par comparaison au groupe placebo (1). L’absence d’effet probant sur les fractures non vertébrales [FNV] et d’évaluation pour les fractures de hanche ainsi que quelques événements indésirables osseux « sensibles » atténuaient un peu la portée de ces données dans la perspective d’un enregistrement par les autorités de santé.

Il est donc intéressant et important de voir apparaître, quelques mois plus tard seulement, les données d’une nouvelle étude comparant cette fois face-à-face le romosozumab (RMZ) avec un médicament de référence, l’alendronate (ALE).

Une réduction de 48 % des nouvelles fractures vertébrales à 2 ans

Les données révélées en ligne sur le site du New England Journal of Medicine le 11 septembre (2) concernent un essai conduit chez plus de 4 000 femmes ménopausées ayant une ostéoporose fracturaire sévère (antécédent de FV ou du col fémoral). Les patientes sont traitées pendant 1 an soit par une injection mensuelle de 210 mg de RMZ, soit par un comprimé hebdomadaire de 70 mg d’ALE, en double aveugle ; elles reçoivent ensuite toutes l’ALE seul pour la seconde année au terme de laquelle sont évaluées les incidences des FV et FNV.

Sur la période de 2 ans, on observe avec la séquence RMZ/ALE, par comparaison au groupe ALE/ALE, une réduction : de 48 % des nouvelles FV (intervalle de confiance 0,40 à 0,66), de 27 % des fractures à expression clinique (3) (intervalle de confiance 0,61 à 0,88), de 19 % des FNV (intervalle de confiance 0,66 à 0,99), de 38 % des fractures de hanche (intervalle de confiance 0,42 à 0,92). Les différences entre les groupes RMZ et ALE sont aussi significatives dès 12 mois en faveur du RMZ pour les nouvelles FV (-37 %) et les fractures cliniques (-28 %). Les variations densitométriques sont également en faveur du RMZ à 1 et 2 ans, au rachis lombaire et à la hanche.

Plus d'accidents ischémiques coronariens

Les effets secondaires sont globalement équilibrés entre les groupes. Cependant, un nombre plus élevé d’événements cardiovasculaires sévères a été validé par un comité indépendant après 1 an de RMZ, sans différence significative de risque par comparaison au groupe ALE (intervalle de confiance de 0,85 à 2) pour l’ensemble des événements, mais significative (odds ratio 2,65 ; intervalle de confiance de 1,03 à 6,77) pour les accidents ischémiques coronariens. Des événements osseux ne sont constatés qu’au cours de la 2e année : 2 fractures fémorales atypiques dans le groupe RMZ/ALE et 4 dans le groupe ALE/ALE et 1 ostéonécrose de mâchoire dans chaque groupe.

(1) Cosman F. et al. Romosozumab treatment in postmenopausal women with osteoporosis. N Engl J Med 2016 Oct 20;375(16):1532-1543. Epub 2016 Sep 18 
(2) Saag KG et al. Romosozumab or alendronate for fracture prevention in women with osteoporosis. N Engl J Med 2017 Sep 11. doi: 10.1056/NEJMoa1708322. [Epub ahead of print]
(3) cumul des fractures non vertébrales et des fractures vertébrales symptomatiques

Pr Philippe Orcel

Source : lequotidiendumedecin.fr