Un rythme et des pathologies différentes de l’hôpital

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Publié le 08/04/2019

Le Quotidien du Médecin. Comment s'est passé votre stage ?

Dr Marie Aubé. Lors de mon sixième semestre, en 9e année, j'ai suivi un stage en ville de mai à juillet 2014. C'était une phase pilote dans la région. Avant, seules quelques demi-journées d'expérience en cabinet étaient proposées aux internes.

À Rouen, le déroulé de mon stage a été organisé avec six maîtres de stage sur une semaine de cinq jours. L'avantage : pouvoir expérimenter plusieurs modes d'exercice (en clinique, en cabinet libéral en ville seul, et dans un cabinet à la campagne) dans des villes différentes (Rouen, Maromme, Évreux). Mon stage en libéral a duré trois mois à temps plein, les trois mois restants se déroulaient au CHU de Rouen, en consultations d'urgence.

Le principe de ce stage était de suivre les horaires des praticiens : arriver au cabinet vers 8 h 30-9 heures pour en repartir vers 18-19 heures Le rythme de consultation était assez soutenu, les journées bien remplies, avec peu de pauses.

Que vous a apporté cette expérience ?

Les internes ne connaissent que l'hôpital. Ils ont rarement, voire pas du tout, l'occasion de se familiariser avec l'exercice d'un rhumatologue en ville. Leur seule expérience relève souvent du cabinet de leur médecin traitant où ils se rendent en tant que patients. Ce stage m'a donc permis de découvrir un autre mode d'exercice avec des pathologies qui peuvent varier de celles qu'on peut rencontrer à l'hôpital. L'emploi du temps est différent : les rhumatologues en ville ont une plus grande liberté dans leur rythme de travail, de répartition de leur charge de travail ; la relation avec leur patient est différente de celle à l'hôpital et cela m'a beaucoup plu. Aussi ai-je été sensibilisée à l'aspect pratique du fonctionnement d'un cabinet, qui ne nous est pas du tout enseigné en faculté de médecine : la gestion des fournitures, l'utilisation du logiciel et de l'ordinateur, la comptabilité…

Pourquoi vous êtes-vous installée ?

Suivre un stage m'a aidée dans mon installation car il a permis de démystifier certains aspects de l'exercice libéral. À l'hôpital, nous sommes entourés de collègues, nous pouvons poser toutes les questions voulues sur des pathologies et nous ne nous sentons jamais seuls. Finalement, avoir suivi un tel stage m'a montré qu'un rhumatologue en ville peut, certes, se sentir plus isolé qu'à l'hôpital mais que s'offrent à lui différents modes d'exercice et d'autres voies pour pouvoir échanger avec ses collègues. Je suis, quant à moi, installée avec des médecins du sport et des généralistes mais aussi toujours en lien avec l'hôpital du Havre. Un jour par semaine, j'assiste aux réunions de dossiers cliniques, durant lesquelles je peux échanger sur mes propres patients et poser mes questions. Un jour par mois, je suis, en outre, attachée à l'Institut régional de médecine du sport de Rouen (Bois-Guillaume) ; ce qui me permet d'avoir une activité variée et une belle qualité de vie.


Source : Bilan Spécialiste