Sécheresse vaginale

Le plaisir au bout des lèvres

Publié le 12/03/2010
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LE PR PIERRE MARÈS (Nîmes) a rappelé que la pathologie vulvo-vaginale était souvent négligée car les symptômes (sécheresse, dyspareunie) ne sont pas recherchés systématiquement pendant la consultation, même gynécologique et aussi parce que de nombreuses femmes hésitent à les mentionner.

De plus, les pathologies vaginales sont diverses et relativement méconnues. La zone vulvo-vaginale interface naturel entre le vagin et l’extérieur est confrontée aux agressions naturelles (urines) ou iatrogènes (toilettes, déodorants, vêtements). A la ménopause, la réduction des secrétions estrogéniques s’accompagne d’une augmentation du PH et d’une invasion du vagin par des entérobactéries et une colonisation par une flore bactérienne de type souvent fécal, et aussi une sécheresse vaginale. Le traitement d’une infection vaginale doit bien sûr assurer l’éradication du germe, reconstituer la flore vaginale (les probiotiques pouvant être utiles à ce niveau) et rétablir le confort vaginal. Ce dernier paramètre est important, d’autant que des phénomènes séquellaires portant sur la zone vestibulaire et s’accompagnant d’une sécheresse plus ou moins intense empêchent la restitution d’une sexualité normale.

D’où le rôle des traitements locaux à action hydratante, en particulier quand on met en route une supplémentation estrogénique (celle-ci induisant une néovascularisation peut engendrer une sensation de brulure rendant le traitement mal toléré). Dans ce cadre, Monasens qui associe de l’acide hyaluronique (qui piège l’eau grâce à son pouvoir hydratant et hygroscopique) et de la vitamine PP (qui renforce le potentiel hydratant et contribue à améliorer la transsudation physiologique) peut être appliqué avant et pendant le rapport sexuel, diminuant la sensation de sécheresse vaginale chez 91 % des patientes et améliorant le confort sexuel dans 84 % des cas. Une aide utile à la ménopause mais aussi dans le post-partum, après des interventions chirurgicales, lors des premiers rapports sexuels mais aussi pour tous les troubles de l’hydratation, en dehors des rapports sexuels.

Prise en charge globale

Le Dr Sylvain Mimoun, comme le Pr Pierre Marès, insiste sur la nécessité d’une approche globale de ces troubles, ce qui impose une écoute et un examen minutieux. En effet, les problèmes psychologiques et/ou du couple doivent être décelés et pris en charge, en utilisant différents types de psychothérapies, de relaxation mais aussi des conseils sexologiques (positions pendant les rapports…).

(*) Organisé par Théramex (Merck Serono) dans le cadre du 6ème congrès international de gynécologie et andrologie psychosomatique

 Dr ALAIN MARIÉ

Source : Le Quotidien du Médecin: 8727