Le comité des États membres de l'agence européenne des produits chimiques (ECHA) vient de classer à l'unanimité le bisphénol A dans la catégorie des substances extrêmement préoccupante dans le cadre du règlement REACh, au vu de ses propriétés de « perturbateurs endocriniens ».
Cette décision constitue une réponse positive faite à la proposition française faite par l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation de l'environnement et du travail (ANSES) en février dernier. Les industriels seront désormais tenus de signaler auprès de l'ECHA la présence de bisphénol A dans les articles fabriqués et importés, et d'informer l'acquéreur. Cette nouvelle classification conditionne en outre l'usage du bisphénol A à l'octroi d'une autorisation temporaire et renouvelable.
Le glyphosate en ligne de mire
L'ANSES avait recommandé, en septembre 2011, une réduction des expositions de la population au bisphénol A qui est par ailleurs interdit dans les contenants alimentaires en France depuis le 1er janvier 2015. En décembre 2016, la Commission européenne a adopté une réglementation restreignant l'utilisation du bisphénol A dans certains articles comme les tickets thermiques.
Cette décision a été saluée dans un communiqué de l'ONG HEAL (Health and Environmental Alliance) qui la qualifie de « pas important dans la protection de la santé des Européens ». Elle intervient alors que les tentatives de commission européenne pour proposer une classification des perturbateurs endocriniens patinent à Bruxelles.
HEAL enjoint à ce sujet la France de garder une position ferme sur le dossier des perturbateurs endocriniens en général, et sur celui du possible renouvellement d'autorisation de mise sur le marché du glyphosate en particulier.
Bien qu'il regrette « le délai mis pour prendre cette décision », le réseau environnement santé (RES), qui avait alerté sur les dangers du bisphénol A dès 2009, salue « le travail effectué par l’agence française ANSES pour défendre ce dossier ». Le RES juge en outre que cette classification rend « encore plus aberrante » la norme établie par l’agence européenne de sécurité sanitaire de l’alimentation (EFSA) de 4 microgrammes par kilo et par jour. « Il est tout aussi urgent de réviser la norme en milieu professionnel : 10 milligrammes par mètre cube… ce qui correspond à une dose équivalente à 400 fois la norme EFSA ! », poursuit le RES qui juge que « cette classification concernant le BPA doit être élargie aux grandes familles de perturbateurs endocriniens pour lesquels le dossier scientifique est solidement établi en priorité : phtalates, perfluorés, alkylphénols, polybromés, parabènes et pesticides ».
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