Le tribunal correctionnel de Bourges a condamné ce mercredi à trois années de prison avec sursis un chirurgien urologue reconnu coupable d'homicide involontaire après la mort d'un patient lors d'une opération de la prostate en 2016. Le médecin, âgé de 67 ans, a en outre été condamné à 20 000 euros d'amende et à une interdiction définitive d'exercer sa profession de chirurgien. Co-accusé dans le dossier, l'anesthésiste présent lors de l'opération a lui été condamné à deux ans de prison avec sursis et 20 000 euros d'amende.
Si le tribunal a suivi les réquisitions du parquet pour les deux médecins, il a en revanche relaxé le centre hospitalier de Bourges, initialement poursuivi pour ne pas avoir fourni le matériel adapté dès le début de l'opération.
Le 14 janvier 2016, le patient, âgé de 60 ans et sans antécédent médical, était décédé d'un « TURP syndrome », un syndrome de réabsorption du liquide de rinçage de l'opération (glycocolle), d'après les experts. Selon les différents rapports médicaux, ce syndrome était apparu en raison d'une opération trop longue et d'une hémorragie non maîtrisée par le chirurgien, lors de la résection de la prostate.
Climat délétère et apocalyptique
Le syndrome n'avait pas été détecté assez tôt par l'anesthésiste, alors qu'il régnait « un climat délétère » et « apocalyptique » dans le bloc opératoire, selon le parquet. Les témoignages recueillis lors de la procédure avaient décrit le comportement « agité », « hystérique » et « brutal » de l'urologue.
La justice a aussi estimé que l'anesthésiste avait commis lui aussi une erreur en procédant à l'endormissement du patient, qui n'avait subi qu'une anesthésie locale au début de l'opération. Cette sédation profonde avait empêché de constater « l'amplitude du TURP syndrome », avait assuré le parquet lors de l'audience du 26 juin.
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