L’incontinence urinaire

Un sujet encore tabou

Publié le 28/05/2015
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Crédit photo : PHANIE

L’incontinence urinaire a été définie au niveau international, et en France par l’ANAES, comme étant « toute fuite involontaire d’urine dont se plaint la patiente ». L’incontinence urinaire d’effort, l’incontinence urinaire par urgenturie et l’incontinence urinaire mixte en sont les formes classiquement les plus fréquentes. Dans le cas de l’incontinence urinaire d’effort, la fuite involontaire d’urine n’est pas précédée d’un besoin d’uriner.

Elle survient à l’occasion d’un effort augmentant la pression intra-abdominale. L’impériosité ou, selon la dénomination actuellement admise, l’urgenturie, est un besoin soudain, impérieux et fréquemment irrépressible d’uriner. Lorsqu’elle est mixte, l’incontinence urinaire combine les deux types de symptômes.

L’incontinence urinaire, sous ses différentes formes, peut atteindre toutes les femmes, même les plus jeunes. Ainsi, 41 % des Français déclarent rencontrer « actuellement » des problèmes de fuites urinaires, même légères. Pourtant, rares sont les femmes qui osent en parler à leur médecin.

Après 45 ans, la principale cause de fuites urinaires d’effort est le relâchement des muscles du périnée, appelé dans d’autres langues, et de façon plus parlante, le « plancher pelvien », ce terme correspondant en réalité à l’ensemble des structures anatomiques musculo-aponévrotiques qui ferment vers le bas le petit bassin, constituant ainsi la partie la plus profonde du périnée (1).

Sédentarité, tabac et surpoids

Ce relâchement du plancher pelvien est aggravé avec les accouchements par voie basse qui fragilisent le périnée. Les activités sportives intensives peuvent également expliquer un relâchement des muscles du plancher pelvien. La sédentarité, le tabagisme et surtout le surpoids accentuent la pression sur la vessie et augmentent également le risque de troubles urinaires. Sur le plan hormonal, l’absence d’estrogènes lors de la ménopause entraîne l’amincissement de la muqueuse qui recouvre la vessie, ce qui peut provoquer une incontinence. Dans moins de 10 % des cas, enfin, une cause pathologique peut être mise en évidence.

La première option thérapeutique est la rééducation, fondée sur l’apprentissage du verrouillage périnéal. Il est également possible de muscler le périnée par électrostimulation, à l’aide d’un neurostimulateur pelvien équipé d’une sonde intravaginale. Mais une technologie innovante, multipathTM (Femifree®, BMR Health), approuvé cliniquement dans la lutte contre l’incontinence, est le premier dispositif à offrir un traitement efficace et durable dans la rééducation du plancher pelvien, sans l’utilisation d’une sonde interne. Des électrodes externes placées sur des cuissardes permettent la contraction et la consolidation de la totalité des muscles périnéaux et des sphincters. Il a été montré par échographie que la contraction des muscles du plancher pelvien est beaucoup plus intense avec Femifree qu’avec une sonde vaginale. Les résultats cliniques ont été attestés. Ainsi, après 4 semaines d’utilisation, 93 % des patientes déclarent une « amélioration significative » avec une diminution des fuites urinaires et 60 % se déclarent « sèches ». Après 12 semaines d’utilisation, 74 % de réduction en moyenne des fuites urinaires sur une période de 24 heures et 86 % des utilisatrices se déclarant « sèches » ou « quasi sèches » (2).

D’après la conférence de presse de BMR Health, Paris, avril 2015.

(1) Yiou R, Costa P, Haab F, Delmas V. Anatomie fonctionnelle du plancher pelvien. Prog Urol 2009; 19: 1–9916–925.

(2) Soeder , S. Tunn, R. Neuromuscular electrical stimulation of the pelvic floor muscles using a non-invasive surface device in the treatment of stress urinary incontinence (SUI); A Pilot Study. 38e session scientifique de l’International Urogynecological Association (IUGA), Dublin, 2013.

Dr Gérard Bozet

Source : Le Quotidien du Médecin: 9415