Alimentation des tout-petits : un pictogramme pour aider les parents

Publié le 20/10/2018
afnor

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Il a la bouille ronde d’un bébé rigolard, bras tendus au-dessus de son bavoir. Petit bonhomme stylisé sur fond bleu, il va progressivement faire son apparition au rayon alimentaire, pour aider les parents à choisir des aliments sûrs-préparés ou non- pour leurs enfants de 1 à 3 ans. Des carottes fraîches ou surgelées aux yaourts en passant par soupes et compotes, ce pictogramme susceptible d’être retrouvé tous rayons confondus, signalera le respect de la norme AFNOR NF V90-001.

Après l'âge d'un an, le choix du produit adapté est difficile

L’association française de normalisation a mis deux ans à accoucher de ce nouvel outil signalétique, avec le syndicat français des aliments de l’enfance (SFAE), les pouvoir publics (ministères de la santé et de l’agriculture), la direction générale de la concurrence et de la répression des fraudes l’alimentation, représentants de consommateurs et associations comme APPIC-Santé (acronyme d’Amélioration des pratiques professionnelles dans l’intérêt des citoyens). Son but : guider les parents — et les professionnels de santé qui les accompagnent —, pour leur éviter de douter, au supermarché comme en cuisine, que la purée du dîner, même faite maison, ou le biscuit du goûter soient adaptés au petit dernier.

Un vrai besoin, passé la première année, où l’on respecte les conseils alimentaires des professionnels de santé et se fournit au rayon alimentation infantile, témoigne Natasha Gomes de Lima, maman de deux enfants et blogueuse : « Côté bébé, l’offre est très développée. Mais la vie ne se résume pas aux petits pots. Dès que l’on en sort, avec la volonté de varier les menus et/ou poussé par la présence d’un aîné que le plus jeune veut copier en tout, choisir devient difficile ».

6 parents sur 10 d’enfants de moins de 36 mois se trompent

Faire au mieux, au risque de se tromper : c’est le lot de la plupart des parents. Selon l’étude Opinion Way/Aliments Infantiles/Normes Afnor réalisée en juillet dernier sur 1 003 parents d’enfants de moins de 36 mois, 8 sur 10 disent leur donner le même menu qu’au reste de la famille, en adaptant éventuellement la texture. 79 % préparent les plats à partir d’aliments achetés au rayon « ordinaire », 61 % admettent ne pas savoir s’ils sont vraiment adaptés (quantité, taille des morceaux, qualité) et 6 octobre s’être déjà trompés. Il ne suffit pas qu’une compote s’habille d’un packaging ludique pour qu’elle convienne à un tout-petit comme à son grand frère. Conservateurs, colorants édulcorants et arômes artificiels interdits, pesticides, métaux lourds et nitrates en teneur aussi réduite que pour produit bio : rares sont les parents qui connaissent la réglementation drastique qui s’impose aux aliments adaptés aux moins de trois ans.

Pour les en informer, mais aussi les renseigner sur ses besoins nutritionnels spécifiques, le déploiement du pictogramme Afnor s’accompagne d’ailleurs d’un site internet (www.alimentationdutoutpetit.fr) : sans publicité, ses contenus sont à la fois validés par Afnor et Santé Publique France (programme PNNS). L’apposition du petit bébé bleu de cette nouvelle norme, qui n’est pas réservé aux seuls industriels de l’alimentation et pourra aussi s’afficher sur des menus de crèche par exemple, est volontaire. Elle n’est pas une certification, assortie de contrôles de lots préalables. Pour autant, le marchand de soupe qui l’apposerait sans respecter la charte — et la réglementation alimentation infantile — à laquelle il s’engage, s’exposerait à des poursuites pour publicité mensongère de la part de la DGCCRF.

 

 

Claudine Proust

Source : lequotidiendumedecin.fr