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Dépistage du cancer du poumon, lancement prochain d'une étude pilote en France

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Publié le 26/11/2020
RCFR

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Crédit photo : BURGER/PHANIE

Comment réduire le nombre de cancers du poumon en France, première cause de mortalité liée à une tumeur en France ? Par la mise en place d'un dépistage, ont répondu les experts participants à une table ronde organisée dans le cadre des RCFR virtuelles 2020. Chaque année en effet, on diagnostique 49 000 nouveaux cas de cancer du poumon. 36 000 patients en décèdent. Pour optimiser la prise en charge, un dépistage s'impose. Après le refus en 2016 de la HAS qui avait alors bloqué toute initiative, la situation devrait évoluer au cours des prochains mois. Norbert Ifrah au cours de son intervention lors des RCFR a annoncé l'engagement de l'Inca. Une étude européenne publiée en janvier dernier dans The New England Journal of Medicine après une étude américaine a, il est vrai, changé la donne. Le recours à des scanners faible dose et à des logiciels qui permettent une analyse fine des anomalies en termes de volume et de croissance réduirait de manière significative la mortalité chez les fumeurs. Surtout ces nouveaux travaux, à la différence de l'étude américaine publiée en 2011, réduisent le nombre de faux positifs. Aujourd'hui les preuves sont disponibles. « L'avis de la HAS est périmé », en a conclu le Dr Sébastien Couraud (Hospices Civils de Lyon). En attendant, un programme pilote qui inclus le recours à l'intelligence artificielle et coordonnée par le Dr Marie-Pierre Revel (Hôpital Cochin, AP-HP, Paris), est en voie de programmation. Elle attend le feu vert du ministère des Solidarités et de la Santé. L'enjeu est de former les radiologues à ces nouvelles techniques afin de lancer un programme national de dépistage. De nombreuses questions avant d'aller plus loin sont toutefois loin d'être résolues. Par exemple quelle population devrait bénéficier de ce dépistage ? Tous les fumeurs ? ceux qui sont sevrés ? Par ailleurs, 35 % des cas de cancer du poumon chez les femmes n'ont pas de facteur causal. Enfin que doivent faire les médecins généralistes avant la publication des résultats de cette étude pilote ? « Il ne faut surtout pas se lancer dans des prescriptions sauvages de scanner thoracique », a tancé le Dr Marie-Pierre Revel. « On ne peut se limiter à cette réponse clivante », a répliqué le Pr Jacques Cadranel (hôpital Tenon, AP-HP, Paris). Le débat est lancé. En tout état de cause, le dépistage du cancer du poumon en France n'est plus une question taboue.

 

Séance modérée par le Dr Nicolas Girard (Institut Curie, Paris).


Source : lequotidiendumedecin.fr