MICI, pas de régime d'exclusion systématique

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Publié le 20/04/2018
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Les règles nutritionnelles en matière de prise en charge des maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI) viennent d’être revues au niveau européen. Si le risque de dénutrition dans les MICI est important avec à la fois une diminution des apports, une malabsorption et une augmentation des besoins, ces patients n’échappent pas à l’obésité, au point qu'aux États-Unis par exemple, « la prévalence de l’obésité et du surpoids dans cette population est devenue supérieure à celle de la dénutrition, constate le Pr Stéphane Schneider (Nice). De plus la masse grasse a tendance à se répartir de façon préférentielle au niveau péri-viscéral. D’où la recommandation d’un niveau d’apport énergétique similaire à la population générale (25-35 kcal/lg/j) tout en veillant à des apports protéiques supérieurs, de 1,2-1,5 g/kg/j en cas de maladie active et de 1 g/kg/j en phase quiescente.

Parmi les carences en micronutriments, celles en fer et en vitamine D doivent être systématiquement recherchées et supplémentées.

En dehors d’un régime pauvre en fibres en cas de sténose avec sub-occlusion, aucun régime d’exclusion ne doit être conduit lors des poussées, même si le patient rapporte des intolérances alimentaires. Aucun régime particulier n’est non plus conseillé en phase de rémission. La supplémentation en oméga-3 pour maintenir la rémission n’est étayée par aucun argument. Comme il existe d’authentiques syndromes de l’intestin irritable dans les MICI, un régime pauvre en FODMAPS (sucres fermentescibles) peut être intéressant en phase de rémission pour améliorer les symptômes. Enfin, les probiotiques n’ont pas la côte dans la maladie de Crohn et les experts les désavouent à la fois en traitement curatif et préventif des poussées. En revanche, dans la RCH, la souche E. coli Nissle 1917 ou un mélange probiotique de bactéries lactiques et de bifidobactéries vivantes lyophilisées peuvent être envisagés pour induire une rémission dans les formes légères à modérées, mais sont difficile à trouver en France.


Source : lequotidiendumedecin.fr