Les Français, sensibles à l’écologie dans leur prise en charge médicale

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Publié le 04/10/2024
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Si la santé environnementale se développe, les patients ont l’impression que les acteurs du soin ne prennent pas suffisamment en compte l’écologie dans leur prise en charge médicale, révèle un sondage Opinionway pour Deuxiemeavis.fr. Pourtant, les Français se montrent prêts à adopter un comportement plus écologique.

Crédit photo : Garo / Phanie

La santé et l’écologie font partie des inquiétudes majeures des Français. En témoigne l’enquête mensuelle d’Ipsos d’août dernier qui placent le système de santé et le changement climatique respectivement en 4e (27 %) et 5e (23 %) positions des préoccupations des Français. Mais comment l’écologie est-elle prise en compte dans la prise en charge médicale ?

Près des deux tiers des Français (60 %) sont intéressés par l’impact environnemental de la prise en charge médicale, du transport pour se rendre à l’hôpital ou chez un professionnel de santé au recyclage des déchets médicaux en passant par la production des traitements. C’est ce que révèle un sondage OpinionWay pour Deuxiemeavis.fr dont le Quotidien a consulté les résultats en exclusivité. Parmi les 1 008 personnes interrogées  82 % estiment par ailleurs qu’un comportement plus écologique passe par une meilleure hygiène de vie.

Il y aurait une urgence du médical confrontée au temps long de l’écologie, si bien qu’on oublie un peu l’écologie

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Les patients prêts à modifier leur comportement

Près de 90 % des Français se déclarent prêts à faire des changements pour adopter un comportement plus écologique. Ainsi, 63 % des répondants pourraient ramener leurs déchets médicaux pour les filières de recyclage et destruction spécialisées. Rappelons que les éco-organismes Dastri et Cyclamed existent depuis de nombreuses années.

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Plus de la moitié des Français pourraient envisager de ne pas acheter en pharmacie tout ce qui est prescrit sur l'ordonnance, entenant compte des traitements déjà disponibles à leur domicile. À efficacité équivalente, un tiers des participants seraient prêts à privilégier le traitement avec un impact environnemental moindre. La déprescription après une réévaluation par le médecin pourrait être envisagée par un tiers des répondants. Quant à changer de mode de transport pour se rendre à un rendez-vous, seuls 17 % y consentiraient.

Ces changements de comportement sont perçus de façon très différente en fonction des classes d’âge. Les 18-24 ans et les 65 ans et plus sont plus enclins à ramener leurs déchets (respectivement 71 % et 69 %) que les 25-34 ans (42 %), tandis que les 50 ans et plus sont prêts à ne pas acheter tout ce qui est prescrit à plus de 57 %, soit 10 points de plus que les 25-34 ans. Le changement de mode de transport séduit les plus jeunes (29 % des 18-24 ans et 27 % des 25-34 ans), loin devant les 50 ans et plus (12 %).

Perception des actions des soignants

Si les patients se montrent prêts au changement, ils voient peu d’évolution chez les acteurs du soin. Selon eux, les médecins traitants font figure de meilleurs élèves, avec 39 % des répondants ayant l’impression qu’ils prennent en compte l’écologie dans la prise en charge. Les pharmaciens (37 %) arrivent à la deuxième place. L’hôpital arrive en dernière position, tant pour les hospitalisations (33 %) que les consultations (32 %). « Pour les Français, il semble y avoir une prééminence du médical et de la santé sur tous les autres sujets comme l’écologie qui passe au 2e plan dans ce contexte. Comme si les professions médicales se sentaient moins concernées par la préservation de la planète. Il y aurait une urgence du médical confrontée au temps long de l’écologie, si bien qu’on oublie un peu l’écologie dans un contexte médical. La santé marginaliserait d’une certaine manière la question de l’écologie dans un souci de l’immédiat », analyse Deuxiemeavis.fr. L’évolution des connaissances médicales au même titre que les directives et une certaine pression économique de la Sécurité sociale sont les deux raisons principales (42 % chacune) d’une prescription plus sobre. Devant la conscience écologique du médecin (37 % des répondants) et la demande du patient (21 %).

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Source : Le Quotidien du Médecin