Les nanoparticules sont présentes partout dans l’industrie et notamment dans nos assiettes. Les nanoparticules sont des matériaux comme l’argent, le silicium ou l’oxyde de titane, dont les propriétés sont optimisées sous la forme nano, c’est-à-dire 50 000 fois plus petite qu’un cheveu. Dans l’industrie alimentaire on en retrouve par exemple dans l’additif E171 ou dioxyde de titane, communément utilisé pour blanchir confiseries, plats préparés et même dentifrices. Problème : ces nanoparticules passent plus facilement les barrières physiologiques et on connaît mal pour l’instant les effets sur la santé.
Le magazine 60 millions de Consommateurs a testé 18 produits sucrés contenant le colorant E171 pour y rechercher des nanoparticules. Résultat du dioxyde de titane sous forme de nanoparticules a été retrouvé systématiquement, mais dans des proportions variées : il représentait de 10% à 100% de l'additif présent dans ces différentes sucreries, parfois célèbres, des biscuits Napolitain de Lu (12%) aux gâteaux glacés Monoprix Gourmet (100%), en passant par les M&M's (20%).Si la présence d’E171 est mentionnée clairement sur les étiquettes, ce n’est pas le cas de celle de nanoparticules. Or, si cet additif en lui-même ne présente pas de danger particulier sous forme microscopique, sa présence à l'état nano est plus problématique, a souligné Patricia Chairopoulos, co-autrice de l'étude. "On ne sait pas grand-chose sur cette forme nano. C'est ça qui nous pose problème, d'autant plus qu'une étude récente de l'Inra est parue en janvier 2017, qui entraîne un peu de suspicion", a-t-elle expliqué.
Cancérogène possible pour l'OMS
L'Anses a en effet été saisie en janvier par les ministères de l'Économie, de la Santé et de l'Agriculture pour déterminer si ce produit "présente un éventuel danger pour les consommateurs", après la publication d'une étude de l'Inra concluant que l'exposition chronique au E171 favorisait la croissance de lésions pré-cancéreuses chez le rat. Cette étude ne permettait pas une extrapolation à l'homme, avait indiqué un auteur de l'étude de l'Inra. Une évaluation par l'agence du cancer de l'OMS avait conduit à classer le dioxyde de titane comme cancérogène possible pour l'homme en cas d'exposition professionnelle par inhalation, avait toutefois rappelé l'Inra. Huit ONG ont, le 17 juillet dernier, adressé une lettre ouverte au gouvernement français demandant "la mise en place urgente de mesures de précaution", avec notamment l'interdiction temporaire des nanoparticules présentes dans le colorant E171.
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