En 2020, le centre hospitalier de Montval-sur-Loir a définitivement perdu ces derniers radiologues, tous deux partis à la retraite. Faute de trouver un remplaçant – « venir dans le Sarthe ne semble pas être une démarche naturelle pour les radiologues », soupire Coralie Bourgeois, cadre supérieure de santé et responsable de la coordination des soins au CH Château-du-Loir – la direction hospitalière a dû s’adapter. Pourtant, l’établissement dispose d’un plateau technique installé au cœur du territoire. Pour gérer les urgences et l’accès aux soins mais aussi conserver ses postes de manipulateurs, le CH s’est tourné vers la téléradiologie. Le principe : délocaliser l’exercice du radiologue, en sollicitant un médecin spécialiste à distance, tandis que l’examen est réalisé sur la plateforme locale.
« De l’autre côté de l'écran, le radiologue se positionne derrière sa console d’interprétation et peut communiquer par messagerie instantanée avec le manipulateur en charge des examens », détaille le Dr Philippe Calvo, radiologue qui pratique la téléradiologie depuis 2017. La demande d’examens, qui émane des urgences par exemple, est faite par un bon de commande communiqué directement via l’interface. Le médecin prescripteur a ensuite accès au compte rendu en temps réel. Pour installer sa plateforme de téléradiologie, le CH de Château-du-Loir, qui compte 157 lits, a fait appel à Medin+, l’une des premières entreprises à s’être lancée dans l’imagerie à distance. Depuis 2008, Medin+ a mobilisé 350 radiologues et participé à la prise en charge de deux millions de patients.
24h/24
Après dix mois d’expérimentation de l'imagerie à distance, Coralie Bourgeois se félicite de la démarche. « 2 100 clichés ont été réalisés sur site, pour un temps moyen d’interprétation de 26 minutes par examen », précise la cadre de santé. Quatre évènements indésirables sont à déplorer depuis la mise en place du service, à savoir « trois retards de compte rendu et une mauvaise qualité de l’image », poursuit Coralie Bourgeois. « La téléradiologie nous a permis de sauver la permanence des soins, les autres services de radiologie se trouvent à plus de 40 minutes de route ». Le service à distance fonctionne 24 heures sur 24.
Au-delà de pérenniser l’offre de soins locale et de diminuer les délais de rendez-vous, le Dr Calvo y voit surtout un levier « pour limiter le recours à l’intérim médical ». Il en est convaincu : « La téléradiologie ne fait de l’ombre à personne et répond simplement à un besoin des patients ».
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