En octobre 2022 s'ouvrira dans le XVIIe arrondissement de Paris la version « témoin » du cabinet médical du futur.
Bourré de solutions digitales, ce « cabinet 2030 » a germé dans l’esprit des fondateurs de la Maison de l’innovation de la médecine spécialisée (Mims). Une association – hébergée dans les locaux de la CSMF – qui réunit médecins et entrepreneurs autour de partenaires solides, à l’instar de Doctolib, Medaviz ou Sanofi. « Le cabinet 2030 est la figure de proue de la Mims, le symbole de l’innovation en médecine », se réjouit le Dr Stéphane Landais, vice-président de la Mims. Objectif : « soigner mieux, soigner plus, tout en améliorant la qualité de vie des médecins », souligne le Dr Landais. Le prototype servira à certifier les cabinets des praticiens qui le souhaitent, avec l'obligation de respecter des valeurs comme l’écoresponsabilité « qui n’est plus une option ».
Ce lieu d'exercice prospectif n’est pas un moule figé. « Nous préférons le sur-mesure au prêt-à-porter », sourit le vice-président de l’association. Le cabinet 2030 entend s’adapter aux besoins des territoires, avec des organisations mixtes entre spécialités par exemple. Trois autres prototypes devraient naître en région : dans les Yvelines, à Poitiers et dans l’Allier.
Les fondateurs entendent adapter l’exercice aux mutations de la médecine libérale. « L’idée est de passer du médecin de famille au cabinet de famille », avance le Dr Stéphane Landais. Le cabinet médical deviendra une entreprise qui se lègue. « Le problème aujourd’hui, c’est que le médecin ne vend plus sa patientèle et l’investissement moyen en France dans un cabinet médical est de 1 %, poursuit le Dr Landais. Nous souhaitons que le cabinet 2030 soit une entreprise qui se vend. « Ce cabinet aura une valeur, le médecin aura investi dans des innovations, il faut qu’il ait une plus-value en arrêtant son activité », abonde Olivier Colin, président de la Mims.
La qualité de vie est une priorité de ce projet. « Les jeunes n’ont plus forcément vocation à travailler autant, il faudra aussi imaginer des modes de rémunérations différents », imagine le Dr Landais. L’association réfléchit à de nouveaux relais de financement, basés sur les complémentaires ou des partenaires privés. « Tout ne se résoudra pas par l’augmentation du C », insiste le vice-président de la Mims. Pour chouchouter les médecins, Olivier Colin imagine même un « guichet unique autour de la vie privée du praticien ». Garde d’enfant, ménage, cours de sport… « On peut intégrer ces services au cabinet 2030, un peu comme pour les sportifs de haut niveau », suggère-t-il. Il reste 10 mois aux équipes de la Mims pour peaufiner l’exercice du futur.
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