DE NOTRE CORRESPONDANTE
LORS DE LA 7e édition de sa journée provençale de santé humanitaire, l’association Santé Sud a souhaité interpeller les pouvoirs publics, les professionnels de santé et les citoyens pour qu’un état d’urgence soit décrété pour obtenir le droit d’accès aux soins pour tous. « La question est bien celle d’un accès aux soins de première ligne sans aucune exclusion, qu’elle soit due à l’isolement géographique, à la classe sociale, au comportement plus ou moins acceptable dans la culture dominante, au statut administratif, ou encore à l’affection dont souffre la personne (VIH, troubles mentaux, handicap, etc.) », souligne Paul Benos, le président de Santé sud.
Tout au long de leurs missions dans différents pays, Santé Sud et d’autres associations humanitaires constatent des disparités importantes entre pays et entre individus pour accéder aux soins, malgré une amélioration incontestable de certains indicateurs conventionnels, comme l’espérance de vie, la mortalité infantile ou maternelle. Mais celle-ci est très inégalement répartie et s’opère à un rythme trop lent comme en témoigne l’évaluation intermédiaire des Objectifs du Millénaire pour le Développement en matière de santé et tout particulièrement dans les pays économiquement les plus démunis. « Plutôt que droit à la santé, j’opterai plutôt pour le droit à la maladie, plus concret et plus stable », explique Rony Brauman, directeur de recherches à la Fondation Médecins sans Frontières, Professeur IEP de Paris. Avant d’avancer que : « Ici, les enjeux du droit à la santé sont ceux d’un hygiénisme rampant visant à l’homogénéisation et la normalisation alors que le droit à la maladie, représente tout autre chose. L’action humanitaire a introduit un échelon intermédiaire dans certaines pratiques alors qu’ici, cela n’existe qu’avec la sage-femme. Et je crois que l’idée que des non-médecins puissent avoir des responsabilités cliniques me semble essentielle, que ce soit ici ou là-bas. Mais il ne faut pas confondre les problèmes au nord et au sud. Il existe quelques points communs mais aussi beaucoup de différences, et entretenir cette confusion ne permet pas de penser correctement les problèmes. »
Après que Jean-Claude Métraux, pédopsychiatre suisse, président de l’association « Nous autres » et second invité d’honneur de la journée, en a appelé à « la création politique pour que s’améliorent les droits à la santé ». Paul Benos, le président de Santé Sud a soumis au public en fin de journée, l’adoption d’une motion, pré établie avec le conseil scientifique pour que cet état d’urgence soit décrété. Pour que le « droit à l’accès aux soins pour tous », un des acquis les plus précieux des sociétés modernes, reste une exigence constitutive des droits de l’Homme et de ce fait une responsabilité de tous les États à agir en l’inscrivant clairement au rang de leurs priorités.
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