Un an de prison avec sursis pour « tentative d’aide à l’entrée ou au séjour de mineurs en situation irrégulière ». Symbolique, le verdict du tribunal correctionnel de Paris laisse cependant le Dr Philippe van Winkelberg « extrêmement blessé ». Le médecin avait participé en 2007 à l’opération destinée à exfiltrer vers la France 103 enfants présentés par l’Arche de Zoé comme des orphelins du Darfour. Éric Breteau et sa compagne Émilie Lelouch, les dirigeants de l’association, absents au procès qui s’est tenu à Paris en décembre, mais présents à l’audience pour le verdict, écopent l’un et l’autre d’une peine de trois ans de prison dont un an avec sursis et 50 000 euros d’amende.
Aucune tristesse
« Je suis en colère contre eux, confie le généraliste de Castellane : ils n’ont pas comparu au procès pour fournir les réponses aux questions que je continue de me poser. Ils nous ont embarqués, avec la vingtaine de bénévoles de l’association ainsi que les 350 familles d’accueil, alors que notre unique motivation était de sauver des orphelins de guerre du Darfour. Notre seul tort aura été de nous enflammer pour une cause que nous avons crue juste, après avoir consulté des avocats, à l’époque, qui nous avaient garanti sa parfaite légalité. »
À l’inverse du logisticien Alain Péligat, condamné à six mois de prison avec sursis, et qui a déclaré qu’il avait « mal de voir partir comme ça, en prison » le couple Breteau-Lelouch, le Dr van Winkelberg affirme ne pas éprouver de tristesse devant une « manœuvre destinée, estime-t-il, à leur permettre de faire appel du jugement pour ressortir de prison dans une dizaine de jours ».
Un scandale d’État
Quant à lui, partagé « entre la révolte et le découragement », il hésite à interjeter appel : « D’une part, je relativise une condamnation qui ne présente pour moi qu’un caractère symbolique, alors que je suis soutenu aussi bien par ma famille que par mes patients, avec les témoignages que sont venus apporter en ma faveur le sous-préfet, le député, le directeur du SDIS de Castellane, ainsi que le président du conseil général. D’autre part, je ne puis admettre d’être traité en coupable de trafic d’enfants, après des erreurs opérationnelles qui ne m’incombent pas. »
Et le Dr van Winkelberg de dénoncer « un scandale d’État » : « Les agents de la DGSE et les militaires ont été présents auprès de nous pendant toute la durée des préparatifs au Tchad, sans intervenir. Qui a donné l’ordre de notre arrestation et pourquoi ? »
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