Médecins sans frontières (MSF) lance ce jeudi 20 mars un appel aux dons pour répondre aux besoins critiques et croissants des populations en Centrafrique et de celles réfugiées au Tchad.
Depuis plusieurs décennies, la République centrafricaine (RCA) est la proie de crises politico-militaires qui ont laissé le pays exsangue et parmi ceux dont la situation sanitaire est la plus préoccupante au monde. Le renversement en mars 2013 du régime de l’ex-président François Bozizé par une coalition de milices rebelles, la Séléka, a entraîné le pays dans une spirale de violences qui ont culminé en décembre dernier dans la capitale Bangui.
Aujourd’hui, MSF fait le bilan d’un pays plongé dans le chaos depuis un an et dans lequel elle a considérablement accru son assistance aux populations« dans un contexte de violences extrêmes, de tueries, de déplacements et d’exode vers les pays voisins ». Entre début décembre 2013 et fin février, les équipes de l’organisation humanitaire ont réalisé près de 2 200 interventions chirurgicales sur des blessures par balles et des mutilations à l’arme blanche. En plus de ses activités d’urgence, MSF maintient ses projets dans 3 hôpitaux régionaux et emploie au total 85 volontaires expatriés et 600 Centrafricains. De plus, 3 programmes d’urgence ont été mis en place dans le sud du Tchad.
L’urgence perdure
Malgré la présence des forces armées internationales, les conditions sécuritaires restent extrêmement précaires. Marie-Noëlle Rodrigue, directrice des opérations à MSF rappelle ainsi que « même pour des personnels très expérimentés et ayant déjà travaillé dans des contextes très violents, la situation est choquante. Les plus aguerris d’entre nous ont rarement vu un tel niveau de violence ».
Si la minorité musulmane est désormais celle qui paye le prix le plus fort de cette instabilité et doit s’exiler massivement vers les pays voisins (82 000 réfugiés au Tchad en 2 mois), toute la population du pays est touchée. « Tout le monde a peur. Chrétiens comme musulmans, à Bangui comme dans le reste du pays. Les familles sont déchirées, la tension est exacerbée et les discours sont haineux », rapporte Delphine Chedorge, coordinatrice des activités d’urgence de MSF en RCA.
Alors que la situation humanitaire et médicale était déjà catastrophique avant le coup d’État, elle ne fait désormais qu’empirer. Comme le rappelle M.-N. Rodrigue, « la crise en RCA durera encore un moment. Or, aujourd’hui, sur le terrain, nous sommes encore trop peu nombreux pour répondre à la masse des besoins ».
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