Le cyclone Pam, classé catégorie 5 (le niveau le plus élevé sur l’échelle de classification de l’intensité des ouragans), a dévasté ce weekend l’archipel du Vanuatu, où vivent 270 000 personnes, et a détruit 90 % des habitations de la capitale, Port Vila. Baldwin Lonsdale, le président de ce pays qui compte parmi les plus pauvres du monde, a appelé à l’aide la communauté internationale en expliquant, la voix étranglée par l’émotion, que les besoins étaient immenses.
« Dans l’immédiat, il nous faut un soutien humanitaire, à plus long terme nous avons besoin d’une aide financière et d’une assistance pour commencer à reconstruire nos infrastructures. Nous avons tout à reconstruire », a expliqué le chef de l’État à l’AFP alors qu’il quittait le Japon, où il participait justement à une conférence des Nations unies sur la prévention des catastrophes naturelles.
L’UNICEF, dans un communiqué de presse, décrit l’ampleur des dégâts : « La moitié de la population du Vanuatu (132 000 personnes) a été affectée, dont au moins 54 000 enfants ». Vivien Maidaborn, directrice générale de l’UNICEF Nouvelle-Zélande, explique : « Les informations dont nous disposons nous font estimer que 90 % des habitations de la capitale ont été endommagées ou détruites. Nous attendons plus de précisions en provenance des zones affectées mais cela ne laisse rien présager de bon pour un grand nombre d’habitations plus éloignées de la capitale, dont un grand nombre est construit à base de matériaux comme du jonc ou de la tôle ondulée, très peu résistants face à des vents forts et des inondations ».
Risques de maladies infectieuses
Médecin du Monde (MdM) a lancé un appel aux dons pour venir en aide aux habitants des îles. Vanuatu aura notamment besoin d’aide pour des installations sanitaires provisoires, de purification de l’eau, de savon, de matériel médical... L’équipe de MdM, partie des Philippines, devrait arriver en soirée pour évaluer l’état des structures sanitaires et agir efficacement dans les délais courts.
Mais il faudra des jours pour réussir à atteindre chaque village rasé par la tempête, et les organisations craignent désormais la propagation de maladies comme la dengue et la malaria. L’approvisionnement en médicaments et en matériel médical sera primordial, les premières informations faisant état de très nombreuses personnes blessées.
Des efforts de vaccination
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) et l’Unicef travaillent également avec le ministère de la Santé de Vanuatu afin de procéder à une campagne de vaccination en réponse à une épidémie de rougeole qui a commencé avant le passage du cyclone. L’Unicef s’apprête à acheminer des kits médicaux, à déployer des cliniques mobiles pour assurer la vaccination des enfants et favoriser la reprise des services de santé. L’OMS a pour sa part créé un centre d’opérations d’urgence et mis une équipe de soutien en place pour évaluer les besoins.
L’Unicef lance un appel à dons sur son site. Une première estimation de deux millions de dollars destinés à répondre aux besoins immédiats des enfants et des familles affectés par le cyclone a été calculée, un montant qui pourrait être revu à la hausse en fonction du résultat des évaluations effectuées sur le terrain.
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