Médecins sans frontières demande davantage de vaccins thermostables pour améliorer la couverture vaccinale dans le monde. Selon l’organisation, de plus en plus d’études montrent que certains vaccins peuvent être conservés en toute sécurité en dehors de la chaîne du froid pendant quelque temps, dans ce qu’on appelle la « chaîne de température contrôlée » (CTC).
L’étude menée en 2013 au Tchad par Épicentre, la branche épidémiologique de MSF, a notamment montré la stabilité et l’efficacité d’un vaccin antitétanique produit par le Serum Institute of India. Un premier groupe de femmes a été vacciné avec des doses conservées en permanence dans les conditions standards recommandées – à des températures comprises entre 2 °C et 8 °C – tandis qu’un second a bénéficié de doses de vaccins conservées dans une chaîne de température contrôlée (CTC). Dans le cadre d’une CTC, les vaccins peuvent être retirés de la chaîne du froid pendant 30 jours à des températures allant jusqu’à 40 °C. Des tests sérologiques ont démontré que les deux groupes bénéficiaient d’une couverture vaccinale satisfaisante.
Réussir à franchir les « derniers kilomètres »
Forte de ces résultats, l’organisation demande aux industries pharmaceutiques de fournir « d’avantage d’informations sur la réelle sensibilité à la chaleur des vaccins ». Selon MSF, 20 % des enfants qui naissent chaque année dans le monde ne reçoivent pas les vaccinations les plus importantes en partie à cause des contraintes logistiques imposées par le maintien de la chaîne du froid. Cette obligation de maintenir les vaccins entre 2 °C et 8 °C qui constitue l’un des principaux obstacles pour mener des activités de vaccinations efficaces, car ils empêchent souvent les vaccins de parcours les « derniers kilomètres » vers les régions les plus reculées.
Pour l’heure, le vaccin MenAfriVac, employé contre les souches de méningite A en Afrique est le seul à avoir reçu l’approbation de l’Organisation mondiale de la santé pour être utilisé après une exposition à une température allant jusqu’à 40 °C pendant quatre jours. Les résultats de l’étude d’Épicentre pourraient conduire à la mise en place de directives d’une utilisation plus souple du vaccin contre le tétanos en conditions de CTC.
« Il incombe aux sociétés pharmaceutiques de produire davantage de données et d’entamer des démarches vis-à-vis des organismes de réglementation pour que leurs vaccins puissent être requalifiés pour une utilisation en dehors de la chaîne du froid », a affirmé dans un communiqué Julien Potet, conseiller politique pour MSF.
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