DEUX MAINS qui bandent la tête d’un homme, une femme médecin paumes ouvertes face à un militaire armé, un bloc opératoire sous une tente... Les visuels de la nouvelle campagne d’appel aux dons de Médecins sans frontières (MSF) (la deuxième après celle de 2002 ) sont des photographies des équipes sur le terrain. « Nous souhaitions refléter les contextes où nous intervenons et les principes qui motivent nos actions », explique le directeur général Filipe Ribeiro.
Variations sur le « sans » de médecins sans frontières, la campagne, diffusée du 1er au 28 octobre dans les médias, scande l’importance des donateurs grâce au slogan : « sans vous, pas de médecins sans frontières ! ». Le Dr Marie-Pierre Allié, présidente de l’ONG le rappelle : « 90 % de nos fonds viennent de donateurs privés : l’indépendance financière est la garantie de notre indépendance d’intervention, jusque dans les choix des lieux. »
Grand défenseur de l’excellence technique dans l’action humanitaire, travaillant dans les hôpitaux, MSF intervient sur 2 fronts. L’ONG est présente en urgence sur les théâtres de conflits ou de catastrophes, pour aider les victimes et les populations déplacées. La chirurgienne Anna Nowak était en Syrie, en juin dernier, pour installer un hôpital clandestin dans le Nord du pays. « Nous prenions du petit matériel transportable dans un sac. Cela coûte cher, mais grâce à cela, nous avons pu faire une parotomie sur un homme transpercé par un éclat d’obus », explique-t-elle.
L’autre axe d’intervention consiste dans le soin aux populations oubliées. MSF participe au développement sur du long terme des traitements contre les formes résistantes de la tuberculose, et met en place en partenariat avec les États des actions préventives contre le paludisme et des programmes de lutte contre la malnutrition. Grâce à leur action au Mali, le nombre de cas de paludisme a diminué de 65 % en 2012.
En urgence ou au long court, ces interventions ont un prix. MSF a dépensé 11 millions d’euros pour construire un hôpital pérenne à Haïti, après avoir installé 4 structures temporaires. En République démocratique du Congo, l’aide se chiffre à hauteur de 9 millions d’euros, et de 2 millions en Syrie. En 2011, la collecte globale s’élevait à 164 millions d’euros. « La générosité des Français n’est pas à prouver, mais avec la crise économique, trouver de nouveaux donateurs est de plus en plus difficile, et les montants des dons baissent », analyse Filipe Ribeiro, directeur général de MSF.
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